L'homme cultivait volontiers des allures rustiques. L'accent punu, le discours "paysan", mais un sens aigu de la politique. Paul-Marie YEMBIT a été l'un des piliers de l'époque Léon Mba.
Paul-Marie YEMBIT / Des débuts modestes
Effectivement, le parcours de Paul-Marie YEMBIT aurait pu être tout autre. Après des études très modestes à la mission catholique de Lambaréné, il trouve une place d'employé de commerce à la Société du Haut Ogooué, installé à Mouila. Point de grands diplômes donc, de formation à l'étranger, ni de poste en vue dans l'administration coloniale de l'ex-Afrique équatoriale française (AEF). Tout juste se fait-il remarquer (localement) quand il devient conseiller territorial de la Ngounié (1952) et se fait réélire en 1957.
Paul-Marie YEMBIT / Une trajectoire bien menée
D'allure débonnaire, l'humour bien affûté, Paul-Marie YEMBIT débute sa trajectoire politique, au moment de son entrée au Bloc démocratique gabonais, fondé en 1953 par Paul Indjendjet-Gondjout . Cet opportunisme sera payant. Le BDG que vient de rallier Léon Mba est le parti fort du moment. Et quand le futur président fonde son premier conseil de gouvernement, il confie à Paul-Marie YEMBIT le portefeuille de la production agricole. La trajectoire est lancée. Et l'homme sait conduire son équipage. S'il affectionne volontiers des allures rustiques, profondément ancré dans sa culture punu, Paul-Marie YEMBIT sait combien cette attitude, proche des gens, ces discours accessibles, sont un argument indéniable au moment des élections. En 1960, il devient secrétaire général adjoint du BDG. Le parti va maintenant le soutenir aux législatives. Elu député, Léon Mba le nomme vice-président du Gouvernement d'union nationale.
Paul-Marie YEMBIT / Entre la Ngounié et ses fonctions gouvernementales
S'il fréquente les plus hautes sphères, Paul-Marie YEMBIT garde pour sa province de la Ngounié le même attachement. En 1963, il se présente à la mairie de Mouila, qu'il remporte. L'année suivante, la population lui renouvelle sa confiance en lui confiant à nouveau la députation. La province donc et la capitale, à un moment où le pays connaît une crise politique profonde. L'année suivante (1964), un coup d'état militaire tente de renverser le président Léon Mba. Paul-Marie YEMBIT en appelle aux troupes françaises pour restaurer la légitimité. La confiance du président est entière. En 1965, il le nomme à nouveau vice-président du gouvernement, chargé de la Justice. Un poste qu'il occupe jusqu'en novembre 1966, date à laquelle Albert Bernard Bongo le remplace. Une courte éclipse, puisqu'en 1970 le nouveau président lui confie la fonction (prestigieuse) de Grand chancelier, président du Conseil des ordres nationaux.
Décédé le 21 janvier 1978, Paul-Marie YEMBIT aura donc été un pilier de l'époque Léon Mba. Pour la petite histoire, un lycée et un mausolée lui ont été dédiés dans sa ville de naissance, Ndendé. Cette même ville dont était également originaire... Pierre Mamboundou.
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