PLUS d'une semaine après le lancement de la campagne électorale, ce n'était toujours pas l'effervescence des grands jours à Makokou. Une effervescence à laquelle les acteurs politiques avaient pourtant habitué les populations et qui faisait un tant soit peu revivre les villes et villages de l'arrière-pays.
Jusqu'à hier en effet, rien ne laissait officiellement présager que le Gabon était en train de se préparer à élire son prochain président de la République. D'autant que même sur les supports de campagne à l'effigie du candidat du Parti démocratique gabonais (PDG), qui monopolisent d'ailleurs l'espace publicitaire communal, la mention "élection présidentielle 2023" pour laquelle 19 candidats compétissent, ne figure nullement. Les meetings et autres causeries dans les quartiers à l'initiative des représentants des candidats se faisaient toujours attendre. Comme au jour de lancement de la campagne, ces derniers disaient toujours tout attendre de Libreville.
Au RPM par exemple, bien que des opérations de sensibilisation aient été initiées à l'intention des partisans de cette formation politique, l'on attend ici les orientations du parti à cause notamment des modifications intervenues dans le déroulement du processus électoral. Mercredi, son coordonnateur provincial était d'ailleurs encore à Libreville sans nul doute à la recherche du franc électoral. Dans les rangs des partis de la Majorité, le malaise reste perceptible depuis que le PDG a décidé d'investir ses propres candidats sur l'ensemble des 143 sièges de députés.
On rappelle ici que la charte de la Majorité fait obligation aux partis membres de soutenir le leader de ce regroupement. Mais "comment respecter une telle clause lorsque le PDG s'arroge tous les sièges ? Nous aurions même pu procéder à des alliances dans la composition des listes de manière à nous permettre de continuer à exister politiquement. Le PDG a-t-il décidé de rompre unilatéralement la charte ? Nous nous retrouvons dos au mur, et cette situation qui crée des frustrations en notre sein constitue un terrain favorable à la formation d'alliances contre-nature", lâche-t-on ici. Dans tous les cas, la campagne électorale à Makokou se poursuit à son rythme. Les jours qui suivent vont forcément être décisifs.
ON
Makokou/Gabon