Les membres de la Cour constitutionnelle ont reçu hier, au siège de ladite institution, une délégation des responsables des formations politiques de l'opposition. Laquelle délégation était conduite par Me Louis-Gaston Mayila de la Plateforme des partis politiques et groupement des partis politiques de l'opposition (PG41), Guy Nzouba Ndama des "Les Démocrates" (LD) et Paulette Missambo de l'Union nationale (UN). Cette rencontre était l'occasion pour ces acteurs politiques de partager le fruit de leur réflexion sur l'amélioration du système électoral gabonais. Réflexion dont les conclusions sont consignées dans un "Mémorandum pour la transparence électorale".
Un document contenant des propositions concrètes qui, selon cette frange de l'opposition, sont susceptibles de permettre des élections apaisées, crédibles et transparentes au Gabon. Toute chose qui sortirait notre pays du cycle des contestations des résultats électoraux… Dans cette perspective, l'opposition propose entre autres : "le transfert de toutes les compétences en matière électorale au Centre gabonais des Élections (CGE), l’implication de tous les partis politiques à toutes les phases du processus électoral, la nécessité d’exclure les magistrats en activité au poste de président du CGE et de ses démembrements et le renouvellement des membres du CGE dont le mandat a échu depuis, la désignation des présidents du CGE et de ses démembrements en fonction de la représentativité des partis, l’adoption du bulletin de vote unique au format A3, la transmission de la liste électorale à tous les partis politiques et sa publication sur le site Web du CGE, etc.".
À cela il faudra ajouter : "la révision de la loi sur les réunions publiques jugée liberticide, la facilitation de l’obtention de la carte d’identité nationale, le retour aux dispositions du décret N° 000398/PR/MISPD du 10 mai 2002 sur les modalités de convoyage, d’affichage et de consultation des procès-verbaux des opérations électorales…" Soulignant que leur démarche s'inscrit dans un esprit républicain, les hôtes des juges constitutionnels ont dit répondre à l’appel de la Cour constitutionnelle. Appel lancé par son président, Marie-Madeleine Mborantsuo, lors de la dernière rentrée solennelle. On se souvient de ce que, à cette occasion, elle avait interpellé les acteurs concernés par le processus électoral à réfléchir déjà à l'amélioration du système électoral…
C'est sans doute fort de cela que Mme le président de la Cour constitutionnelle qui s'est encore voulue hier pédagogue (lire ci-dessous), a apprécié la démarche de ses hôtes. Pour leur part, ces derniers ont vivement salué l'accueil à eux réservé à la Cour constitutionnelle. Aux yeux de nombre d'observateurs, cette rencontre sera sans doute suivie par d'autres, dans la perspective des élections générales (locales, législatives et présidentielle) de 2023.
ONDOUBA'NTSIBAH
Libreville/Gabon