Ainsi pense le président de la Fédération gabonaise de basket-ball (Fégabab), alors que se profilent les phases qualificatives des compétitions continentales. Avant de dresser le bilan des cinq premiers mois du mandat de son bureau, l'ancien international Vert-Jaune-Bleu s'étend aussi longuement sur la ligne directrice à suivre pour réussir le pari de la restructuration de la discipline dans notre pays.
• L'Union : Avec la nomination du staff technique, on sait désormais à quoi s'en tenir avec la sélection nationale féminine qui prépare les qualifications Zone IV de l'Afrobasket 2020 au Cameroun. Quelles vont être les prochaines étapes préparatoires des Panthères dames version basket avant Yaoundé ?
- Willy Conrad Asseko : Depuis le 10 mai 2021, les Panthères seniors dames sont en regroupement avec l’objectif de se qualifier pour l’Afrobasket. Je tiens à préciser que les éliminatoires de la Zone 4 se dérouleront courant juillet 2021. Le staff technique a débuté par un programme de remise en forme et maintenant il va être important de constituer un groupe avec toutes ces filles pour se rassurer d’une très bonne participation du Gabon à ces éliminatoires.
- Géraldine Robert qui était la locomotive de cette équipe lors de la dernière campagne africaine est désormais à la retraite. Comment faire sans elle pour avoir des chances de se qualifier pour la phase finale ?
- Géraldine Robert a été, en effet, notre fière porte-étendard et, naturellement, a vaillamment représenté le Gabon partout où elle se trouvait. Nous ne pouvons que l’en remercier. Cependant, et comme je le dis souvent, le basket-ball est un sport collectif et les chances de victoires de nos Panthères se trouvent dans le cœur de chacune de nos joueuses. Donc, nous comptons sur elles, nous leur faisons confiance et c’est cet effort collectif qui nous mènera à la qualification. C’est ici le lieu de rappeler le sens de l’une des missions de la Fégabab qui est d’inspirer, de former continuellement des jeunes afin d’avoir des équipes nationales fortes et qui ne reposent pas que sur des individualités.
- Comme sorties internationales cette année, il y a également les U16 filles et garçons. Avec quels joueurs et quels seront les objectifs ?
- L’objectif de participer à une compétition est toujours de gagner, mais au-delà, avec les moins de 16 ans, c’est d’apprendre et de construire un édifice solide pour les années futures. Rappelons que le Gabon n’a pas récemment participé à ce type de compétition. Nous prendrons part à cette compétition avec des jeunes locaux mais aussi certains expatriés que nous avons au préalable identifiés.
- La sélection masculine fanion reste elle aussi à rebâtir. Qu'avez-vous planifié ?
- L’ensemble de nos sélections doivent être revisitées. Ceci, parce que, du fait de la situation sanitaire actuelle, depuis deux ans, nous n’avons pas d’activités. Nous avons ainsi entamé un travail avec la Direction technique nationale qui consiste à doter notre jeu d’une identité qui lui sera propre, qui sera adapté à notre morphologie, à nos forces, à nos faiblesses. Cela permettra d’avoir des équipes nationales plus fortes.
- Quelles stratégies pour que nos différentes sélections puissent compter sur le renfort de tous les talents gabonais évoluant à l'étranger ?
- Au-delà du renfort de tous les talents gabonais de l’étranger, il est important de mettre sur place une stratégie pour développer d’abord le basket-ball local. Il est important de mettre sur pied une stratégie de formation. Il sera donc par ailleurs important de mieux former et de soutenir les clubs et les différentes associations affiliés à la Fégabab. Nous pensons également qu’il est important de relancer le championnat domestique. Nous ambitionnons de doter le Gabon d’un championnat national attractif et dont on connaît la date du début et celle de fin.
- Quid du cas Chris Silva, quand on sait que les joueurs NBA, notamment les Africains, sont difficiles à convoquer en sélection durant les périodes des compétitions continentales ?
- La situation de Chris Silva est très préoccupante mais elle est générale à plusieurs joueurs africains qui évoluent en NBA. Le Gabon n’a pas plusieurs joueurs de ce niveau certes, mais nous nous adapterons.
- Malgré cela, ne pourrait-il pas être cet ambassadeur qui manquait pour le développement du basketball gabonais ?
- Chris Silva est très important, c’est indéniable. C’est un maillon fort du basket-ball gabonais, aujourd’hui, il a réalisé ce que personne avant lui n’avait réussi. Mais à lui tout seul, il ne peut développer notre basket-ball. Cela se fera par un travail collectif, par un travail de fond qui partira des clubs, des ligues jusqu’à la fédération. Mais c’est à la Fégabab de donner naturellement le tempo.
- Dans la sous-région Afrique centrale, le Gabon ne fait plus peur en sélection comme en club. Ne faudrait-il pas un long processus pour changer la donne ?
- Le Gabon ne fait plus peur en Afrique centrale. Ok, c’est un avis. Mais la question que nous, au niveau de la Fégabab, nous nous posons est celle de savoir ce que nous souhaitons avoir dans quatre ans. C’est un long processus oui, un travail de fond que nous sommes en train d’entreprendre depuis ces cinq premiers mois à la tête du bureau fédéral.
- De manière plus globale, que retenir justement des cinq premiers mois de votre mandat ?
- Lors de la campagne électorale, nous avions proposé un projet sportif que nous sommes en train de respecter. Il y a déjà eu le Temps-Mort, une sorte d’assises du basket-ball gabonais. Comme promis, nous avons mis en place des centres techniques dans les provinces, avec une base fédérale. Celle-ci constituera l’ossature des équipes nationales, notamment dans les catégories de jeunes. Nous avons appuyé la création de la Ligue de la Nyanga qui est désormais opérationnelle et le basket-ball se jouera désormais dans les neuf provinces du Gabon. Il y a naturellement des actions de restructuration interne qui ont été menées au sein de la Fégébab. Avec la DTN, nous avons effectué une campagne de formation des techniciens et officiels de matchs à travers le Gabon. Nous avons également mené un séminaire de recyclage des journalistes sportifs. Ceci, pour leur permettre d’être plus outillés dans le langage du basket-ball. Et maintenant, dès que les autorités gabonaises le permettront, nous relancerons le jeu.
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