Dans cette interview exclusive, le coordonnateur général du Samu social gabonais dresse l'état des lieux de cet appareil de réduction de la pauvreté et de la mortalité dans notre pays. Quatorze mois après son lancement, le Samu gabonais a su se trouver une place à la fois sur le territoire national et dans le quotidien des populations, en dépit des grosses difficultés rencontrées. Mais pas que...
l’Union. Monsieur le coordonnateur général, de façon pratique, comment le Samu social procède-t-il sur le terrain lors des interventions?
Dr Wenceslas YABA : présentement, nous avons installé une tente de 12 mètres à Gabon Store. Nous allons soigner à peu près 800 personnes avec les douze médecins qui sont sur les lieux. Nous le faisons régulièrement à ciel ouvert dans les quartiers populaires, et sur l’ensemble du pays, parce qu'il faut aller vers les populations. C'est pour ces personnes qui manquent de moyens pour se rendre à l'hôpital que nous y allons. En sachant qu'en allant à l'hôpital, on leur dira de payer le ticket modérateur, une somme que les démunis n'ont pas. La question à se poser c'est de savoir que seraient devenus ces 200.000 Gabonais qui bénéficient de cette aide sociale fournie par le Samu social ? Aujourd'hui, ce sont 122 mille Gabonais que nous avons soignés. En sachant même que pendant la saison sèche, la Cnamgs n'était pas acceptée dans les hôpitaux, les Gabonais ont donc moins ressenti cette souffrance grâce aux soins de masse administrés gratuitement via le 1488. Tout en sachant qu'aujourd’hui, il y a une baisse accrue de l'accès aux soins dans les hôpitaux, de la disponibilité des médicaments, des personnels soignants en continu. C'est pour ces personnes, mises à l'écart, que nous existons. Que se serait-il passé si les 32 mille personnes que nous avons transportées dans nos ambulances gratuitement n'avaient pas été en contact avec le Samu social, sachant qu’elles n’auraient jamais eu 50.000 francs à payer par trajet d’ambulance? Que serait-il arrivé à toutes ces personnes qui ont fait des AVC qui, dès qu'elles sont revenues en elles dans les hôpitaux, ont été transportées à leurs domiciles et, par la suite, ont eu des escarres fessiers ? Sachant que certains finissent même par en mourir. Nous sommes là pour ces personnes qui, après avoir été internées, font des pansements des plaies diabétiques, de nos jeunes qui prennent le cobolo et... Propos recueillis par
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