FREDDY Mbadinga Moussavou est l'un des rescapés de l'Esther Miracle. Il est au Port Môle ce 13 mars pour se faire recenser. L'homme a côtoyé la faucheuse de très près. Il a cru sa dernière venue. Aujourd'hui, il a perdu le sommeil, il revit en boucle cette journée du 9 mars.
''J'AI eu l'impression que mon heure avait sonné. À 3 heures du matin quand le bateau a commencé à chavirer, j'ai essayé d'appeler ma famille. Mes deux petits frères n'ont pas répondu, ma femme si. Je lui ai dit on est en train de chavirer et qu'on fait demi-tour. Je ne savais pas ce qui se passait… Aujourd'hui, je revis en boucle une scène de panique : les gens criaient, ils cherchaient à rejoindre les canoës de sauvetage qu'on avait mis à l'eau. Après on a essayé d'appeler les secours, mais personne ne venait. Et lorsqu'enfin arrive le bateau Céleste de Peschaud qui est venu nous secourir, la panique est encore montée d'un cran. Parce que chacun se demandait qui allait être le premier à être secouru. Et c'est dans cette autre panique que le canoë de sauvetage s'est éventré. Dieu merci nous avions nos gilets. Depuis lors je ne dors pas. Toutes les nuits je me réveille en sursaut revivant ce qui aurait pu être l'ultime scène de mon parcours terrestre. Heureusement, il y a une cellule psychologique qui nous reçoit et un comité de suivi aussi".
'' Propos recueillis par Line R. Alomo
Libreville/Gabon
hans.mebale
