COÏNCIDENCE ou simple volonté des étudiants en Master 2 à l'Université Omar Bongo (UOB) sous le coup du décret 148 querellé de battre le fer tant qu'il est chaud ? C'est la question qu'on pourrait se poser au regard du mouvement d'humeur déclenché par ces derniers une semaine après la promesse tenue par le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema de reverser les bourses aux élèves du secondaire. Les étudiants en colère ont, depuis lundi dernier, érigé des barricades à l'entrée principale du Temple du savoir.
Motif : réclamation du paiement de leur dotation spéciale promise naguère par les anciennes autorités du pays. Ce mouvement de grève qu'ils annoncent illimité vise à appeler à l'arbitrage du président de la Transition. "Nous sommes tous arrivés, ici, sous le décret 404 qui disait Bac égal bourse. Mais nous avons injustement été frappés en cours de parcours par le décret 148 qui fixe les nouveaux critères d'attribution de la bourse, notamment celui de l'âge. Vu que la loi n'est pas rétroactive, nous avons contacté les autorités compétentes dont la tutelle. Ils ont reconnu leur tort et promis de mettre en place une dotation spéciale pour remédier à cette injustice. Mais depuis deux ans déjà, parce que nous rentrons dans notre 3e année académique, nous n'avons pas eu gain de cause", a expliqué Sara Pitake, la Porte-parole du collectif.
L'administration étant une continuité, ce dossier datant de l'époque du régime déchu est tout de même bien connu de la tutelle actuelle. Laquelle, le mois dernier, sur le plateau de l'émission télévisée "Les grands dossiers" avait reconnu qu'un préjudice avait bel et bien été causé à ces étudiants. Sauf que, avait souligné le ministre de l'Enseignement supérieur, Pr Hervé Ndoume Essingone, l'effectivité de la réparation de ce préjudice n'était pas possible, parce qu'il fallait une inscription budgétaire.
Aussi, aidé dans sa réponse par le directeur général de l'Agence nationale des bourses du Gabon (ANGB), Pr Rufin Ndjambou, les deux responsables ont indiqué qu'une commission serait mise en place pour réfléchir à la manière de résoudre ce problème. Hier sur le sujet, les responsables de l'ANBG ont plutôt renvoyé la balle dans le camp de la tutelle, estimant être de simples exécutants. Le retour que nous avons eu de la tutelle nous laisse entendre que le dossier serait actuellement au niveau de la Primature, et que le sujet aurait été abordé en comité de direction avec le ministre. Au final, la situation prend les allures d'un jeu de ping-pong où les différents responsables se renvoient la balle, sans réelle connaissance de son évolution. Au grand désarroi des étudiants.
Sveltana NTSAME NDONG
Libreville/Gabon