Avant de regagner Libreville samedi, la mission gouvernementale conduite par le ministre du Pétrole, Marcel Abéké, lors de sa série de réunions, s'est entretenue avec les entreprises de prestation de services et de mise à disposition de personnels.
Tout au long de l'intervention du ministre du Travail, Adrien Nguema Mba, on a ressenti le ras-le-bol des autorités devant les mauvaises pratiques de leurs hôtes, sur le traitement des Gabonais qu'ils emploient. L'esclavage des temps modernes en somme.
"Les récriminations contre vous ne sont pas des propos en l'air, il existe les preuves sur les contrats, dans le saucissonnage de ceux-ci…", a fulminé le membre du gouvernement, avant d'ajouter : "Raison pour laquelle je vais vous parler avec le cœur, sans prendre les gants".
Et de poursuivre : "Je vous le dis, il y a beaucoup de sociétés de mise à disposition qui opèrent dans la clandestinité, qui n'ont pas régularisé leur situation, notamment le paiement des impôts et des cotisations à la CNAMGS et à la CNSS".
Pour lui, "ça ne se passera plus comme ça, le gouvernement veillera à l'application du Code du travail qui sera d'ailleurs revu". Le ton est monté d'un cran : "Nous ne pouvons pas admettre que vous précarisiez volontairement les Gabonais que vous employez. Non, pas du tout !"
Aux yeux de l'autorité, "vous faites au Gabon ce que vous ne faites pas chez vous, ni ailleurs". Il conclut : "Respectez les Gabonais. On ne vous chasse pas, nous savons que vous nous apportez les capitaux, mais de grâce, respectez-nous".
À l'opérateur qui a voulu mettre en avant l'absence de certains profils lors des recrutements, Marcel Abéké a tranché : "Faites des formations, quitte à solliciter l'appui de l'État".
René AKONE DZOPE
Port-Gentil/Gabon