Un sentiment de rejet à l'endroit du Parti démocratique gabonais (PDG), qui a régné sans partage sur la vie politique, économique et sociale de notre pays jusqu'au 30 août 2023.
Et ce, depuis 1968, année de sa création au "Coup de libération". Un fait exacerbé par l'avènement du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).
Plusieurs Gabonais estiment que ce parti politique et ses alliés regroupés au sein de la Majorité républicaine et sociale pour l'émergence, la "galaxie présidentielle" sous l'ère Ali Bongo Ondimba, sont comptables de la déliquescence de notre pays.
Les Gabonais estiment qu'il est temps d'agir. Convaincus que nombre de ses militants occupent toujours de nombreux postes de responsabilité "stratégiques" dans la haute administration.
En rendant publiques les conclusions de la sous-commission "Régime et institutions politiques", samedi dernier, Noël Bertrand Boundzanga, président de la commission "Politique", a annoncé la "suppression du PDG et de ses alliés".
Non sans mentionner l'inéligibilité de cette chapelle politique pour une durée de trois ans. Une annonce ayant suscité un tonnerre d'applaudissements. C'est dire le ras-le-bol contre l'ancien "parti dit de masses" ou ce qu'il en reste.
Une conclusion laissant néanmoins plusieurs commissaires et autres compatriotes sur leur faim. C'est le cas de notre confrère François Ndjimbi de Gabon review, commissaire à la sous-commission "Infrastructures et équipements".
"Ce n’est pas digne d’un pays qui se veut démocratique. Les autres partis politiques sont également suspendus, pas seulement le PDG dont les leaders n’ont d’ailleurs jamais fait l’objet de poursuites, ni été jugés".
"On prive ainsi ces derniers de leurs droits civils et politiques, les écartant de toute compétition électorale jusqu’à la prochaine présidentielle", pense-t-il.
Avant de renchérir : "C’est une justice populaire à la carte ne tenant pas compte de ce que Oligui Nguema a lui-même recyclé des Pdgistes dans la machine administrative actuelle, notamment dans les délégations spéciales".
Pour lui cette proposition relève tout simplement du populisme. "Le Dialogue national n’est pas souverain. Ça ne passera pas aux yeux de l’opinion internationale", soutient-il.
Yannick Franz IGOHO
Libreville/Gabon