C'est le résultat d'une nouvelle étude qui apporte des preuves irréfutables sur nos forêts. Selon elle, les forêts certifiées par Forest Stewardship Council International (FSC) au Gabon et en République du Congo abritent une plus grande abondance de grands mammifères et d'espèces gravement menacées, par rapport aux forêts non-certifiées par FSC.
La recherche menée par l'expert Joeri Zwerts a confirmé que les concessions certifiées abritaient une population de grands mammifères plus importante (2,7 fois plus de mammifères de plus de 100 kg, tels que les gorilles et les éléphants de forêt, et 2,5 fois plus d'animaux de 30 à 100 kg tels que les léopards et les chimpanzés) par rapport aux concessions forestières non-certifiées.
Le nombre de petits mammifères observés était similaire dans les concessions certifiées FSC et non FSC, ce qui donne une image d’une moindre biodiversité dans ces dernières forêts. Les effets étaient semblables au Gabon et en République du Congo. De plus, le taux de grands mammifères observés dans les forêts certifiées était comparable aux données publiées dans des zones protégées récemment contrôlées dans la région du bassin du Congo. Outre la préservation de la faune, l'étude souligne l'aspect positif plus large de la certification FSC.
L'étude va plus loin. Elle indique que la préservation des grands mammifères a une influence positive sur la dispersion des graines, le cycle des nutriments, la protection des forêts tropicales existantes et le stockage du carbone forestier. La gestion forestière responsable : un pilier important pour la préservation de la biodiversité Les communautés locales tirent des valeurs économiques et sociales de la sylviculture certifiée, contrairement aux activités de déboisement telles que la culture de palmiers à huile ou de soja.
Pour Martin Kabaluapa, Directeur Régional du WWF pour le Bassin du Congo, " ces résultats sont une source d'inspiration et une indication que le FSC continue d'être un outil efficace dans les forêts tropicales, et que ses normes se traduisent par des impacts tangibles. Il existe des solutions qui profitent à la fois aux populations et à la nature, et la certification de gestion forestière responsable est l'une de ces solutions vitales. Nous encourageons les entreprises du bassin du Congo à poursuivre la certification FSC et à investir davantage dans la recherche qui peut aider à informer l'amélioration continue de ces mécanismes ".
Fiona Maisels, co-auteur de l'article et chercheuse scientifique travaillant avec WCS, a déclaré pour sa part que " les résultats sont limpides : les grands animaux dont la situation est préoccupante (tels que les éléphants de forêts et les grands singes) se portent incontestablement mieux dans les forêts certifiées FSC ". Avis soutenu par Peter Alele (PhD), Directeur Régional du FSC en Afrique. Pour lui, " le projet FSC dans le Bassin du Congo met en lumière le rôle essentiel de la certification FSC dans la gestion responsable des ressources naturelles ".
Notons que les concessions forestières représentant plus de la moitié des zones forestières restantes dans les deux pays étudiés (61 % en République du Congo et 67 % au Gabon), les résultats positifs des concessions certifiées FSC sont très importants pour la préservation de la biodiversité dans la région.
L'étude propose une méthodologie qui permet une surveillance rigoureuse qui aide à d'obtenir des informations intéressantes. À ce propos, l'étude publiée dans la revue scientifique Nature a utilisé 474 pièges photographiques dans 14 concessions forestières (sept certifiées FSC et sept non-certifiées FSC) dans le bassin du Congo.
Sur les trois à quatre années qu'a duré le travail de terrain (d’une période de surveillance de deux à trois mois pour chaque concession), ces pièges ont pris 1,3 millions d'images, et photographié environ 55 espèces de mammifères dont des léopards et des gorilles, ainsi que diverses espèces menacées.
Rudy HOMBENET ANVINGUI
Libreville/Gabon
Source : WWF Gabon