Au regard de la situation alarmante dans laquelle se trouve aujourd'hui la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), c'est peu de dire que c'est la gouvernance de cette structure qui est pointée du doigt. D’autant plus qu'à l'analyse, l'actuel directeur général (DG), Patrick Ossi Okori, ne semble pas s'être démarqué de ses prédécesseurs, tant s'en faut ! On pourrait comparer sa gestion à celle de ses devanciers, qu'on n'y verrait aucune différence ! Tant les carences relevées par le passé subsistent encore malheureuement de nos jours.
Des rapports quasi conflictuels avec les partenaires sociaux au clientélisme et promotions fantaisistes, en passant par les mauvais choix de gestion, les recrutements massifs, la non-maîtrise des coûts, charges techniques, de fonctionnement, etc., aucun DG de la Cnss, depuis des années, ne semble véritablement parvenu à se défaire de cette espèce de " malédiction" qui les gagne une fois dans leurs fauteuils. Il faut dire que les avantages et le sentiment de toute-puissance qui en découlent pourraient expliquer cela. Plus sérieusement, selon de nombreux spécialistes, l'explication tiendrait dans le fait qu'il n'existerait aucun contrôle indépendant efficace dans les actions des DG.
Ceux-ci disposeraient d'une liberté de mouvement sans limite et seraient plus enclins à rendre directement compte à " l'autorité de nomination" qu'aux administrateurs. Surtout que ces derniers seraient moins intéressés par les performances de la CNSS que par les jetons de présence et tous les avantages liés à leurs fonctions. Conséquence : au fil du temps, les décisions hasardeuses des différents DG, couplées à l'atonie des membres du Conseil d'administration, ont engendré et accentué les déséquilibres additionnels de diverses branches, en cédant le pas à la fraude quasi institutionnalisée. D'où la nécessité, selon de nombreux experts, d'une rupture. En encadrant du mieux possible leurs missions, en tenant compte des mutations intervenues depuis la création de la Cnss, en mettant fin à leur omnipotence.
J.K.M
Libreville/Gabon