En indiquant que le Gabon avait franchi le cap des 4 000 cas testés positifs, le Comité de pilotage a fait comprendre, dès lundi dernier, que la Nyanga est désormais la dernière province à ne pas être touchée, et que Libreville et Franceville demeurent les principaux foyers.
Après plus de trois jours de silence, le Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à coronavirus au Gabon (Copil) a finalement annoncé lundi passé que le Gabon avait franchi le cap des 4 000 cas testés positifs au Covid-19. Décompte débuté depuis que le premier cas a été enregistré, le 12 mars passé à Libreville. Il faut reconnaître que ce n'est pas vraiment une surprise. Le Comité s'était abstenu de communiquer dès le vendredi 12 juin. Et cette mise en retrait momentanée avait fait dire à plusieurs observateurs que la sortie qui suivrait ce silence allait annoncer des cas cumulés. Ce qui est bien arrivé lundi 15 juin 2020 avec un chiffre journalier record de 570 nouveaux cas.
Ce qui frappe est la vitesse avec laquelle le coronavirus s'est propagé. On avait pensé, au moment où le Copil avait révélé trois jours consécutifs à moins de 100 personnes positives, que la pandémie faiblissait. Cela a été une mauvaise analyse. En effet, selon l'inventaire suivant, il est possible de dire que le virus n'a pas vraiment chômé ces derniers jours.
- du 1er cas à 1 000 contaminations : c'est le 12 mars que le Copil annonce que ses services ont enregistré une première personne testée positive. Ce n'est que le 13 mai que le cap des 1 000 cas a été atteint et franchi. Soit 1 004 personnes touchées par la pandémie. Il a donc fallu 62 jours pour que ces données deviennent une triste réalité.
- de 1 000 à 2 000 cas positifs : on avait espéré que la vitesse de propagation de ce Covid-19 respecterait le même laps de temps. Ce fut une mauvaise appréciation. En effet, du 13 au 25 mai, il n'a fallu que 12 jours pour que les Gabonais soient confrontés à l'annonce de 2 135 personnes testées positives au coronavirus depuis le début de la pandémie au Gabon. C'était surtout le signe que la machine s'était totalement déréglée. Entre la communication du Copil qui passait mal, la population qui a mis du temps à comprendre l'ampleur du mal, le confinement qui avait des résultats mitigés, la distribution des kits alimentaires et des laissez-passer qui avaient été épouvantables, beaucoup s'interrogent sur l'origine de cette flambée.
- de 2 000 à 3 000 cas : dans cet intervalle, la vitesse de propagation est presque semblable à la précédente. Il n'a fallu que onze jours pour passer de 2 000 à 3 000 contaminations (du 25 mai au 5 juin). À ce moment, le virus a atteint l'intérieur des terres et y a contaminé à tout-va. Au point que le Haut-Ogooué et son chef-lieu, Franceville, deviennent les seconds clusters du Gabon. Et 7 provinces sur 9 sont touchées à ce moment.
- de 3 000 à 4 000 cas : sur cette période, on a encore perdu une journée. Cette fois, il a suffi de… dix jours pour passer de 3 101 cas à 4 033 personnes testées positives. C'est l'annonce subliminale faite par le Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à coronavirus le lundi 15 juin.
De tout ceci, il y a de nombreuses choses à retenir. Comme le fait que la Nyanga est maintenant la seule province qui résiste au Covid-19, que Libreville et Franceville sont les deux villes les plus touchées. Que les entreprises ont pris la mesure du problème.
Serge A. MOUSSADJI
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