Depuis plusieurs semaines, syndicats et directions des CHU s'efforcent d'attirer l'attention de l'opinion publique sur le fait que le non-versement des ristournes de la Cnamgs serait à l'origine de la situation catastrophique de ces hôpitaux. Tout le monde sait pourtant, même s'ils ne veulent pas le dire au haut et fort, que c'est aussi la conséquence d'une longue tradition de détournements et de pratiques blâmables des agents et responsables desdites structures sanitaires.
En effet, lorsque ces nouvelles structures hosptalières sont nées après 2009 pour offrir un cadre de soins appropriés avec des plateaux techniques performants, on pensait que les comportements des agents et dirigeants de santé publique allaient aussi changer. Or, outre la culture des pots-de-vin contre des soins, fortement ancrée dans l'esprit de certains médecins, infirmiers (ières) ou autres personnels soignants, l'on croit savoir que les fonds propres générés, notamment, par le Chul servent davantage à des bandes organisées dans la plus grande opacité. Un problème pourtant bien connu dans ce milieu depuis des années, mais qui est évoqué sous cape, dans les bureaux et couloirs, en raison de l'omerta qui l'entoure, d'autant plus qu'ils sont nombreux et à différents niveaux qui en bénéficient. Au regard du montant que represente annuellement cette source financière, d'aucuns estiment qu'elle aurait pu être utile, ne serait-ce que pour l'entretien et même le fonctionnement, revèle une source. Ce que les dirigeants, le personnel et même les syndicats n'ont jamais exigé.
On comprend dès lors chaque fois que l'on parle de moyens pour le fonctionnement du Chul, les ressources propres ne sont guère évoquées, comme si elles n'ont jamais existé. Pourtant, aussi bien les anciens que les nouveaux dirigeants, y compris Guy-Patrick Obiang Ndong, qui en 2020 pointait d'un doigt accusateur les anciens ministres et responsables du Chul, utilisant ces fonds à d'autres fins, plutôt que, par exemple, pour l'achat des médicaments et autres, cette manne peut couvrir certaines charges. Il y a donc urgence de faire la lumière sur ce dossier. Sauf à croire qu'ils ont décidé de fermer les yeux sur cette manne.
Serge A. MOUSSADJI
Libreville/Gabon