Le ministre de la Lutte contre la corruption a saisi le procureur de la République pour faire la lumière sur la gestion de cet établissement d'enseignement supérieur alors sous la direction du Pr Marc-Louis Ropivia, durant la période qui va de 2014 à février 2020.
Dans l'optique de faire la lumière sur la gestion financière de l'Université Omar-Bongo (UOB) de la période allant de l'année académique 2014-2015 au mois de février dernier, avec pour recteur Marc-Louis Ropivia, le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, de la Lutte contre la corruption et de l'Evaluation des politiques publiques, Francis Nkea Ndzigue, a saisi le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, pour l'ouverture d'une enquête pour des faits de détournements de deniers publics, corruption et enrichissement illicite.
Selon un document consulté par notre rédaction, le membre du gouvernement "sollicite l'ouverture d'une enquête judiciaire sur la gestion de cette université afin de rassembler toutes les preuves de ces infractions et d'en rechercher les auteurs, complices et toute autre personne impliquée pour qu'ils soient traduits en justice pour détournement de deniers publics, corruption et enrichissement illicite".
D'après ce document, ladite enquête porte sur "le paiement des frais d'inscriptions des étudiants par Airtel Money depuis l'année académique 2014-2015, sur la base d'un contrat avec l'opérateur Airtel, les recettes issues des contrats signés avec les opérateurs installés au sein du campus universitaire et la soustraction frauduleuse de quatre bus de marque Toyota".
"Nous avons déjà quelques informations à mi-parcours de l'enquête. La première est que les enquêteurs ont retrouvé entre les mains du recteur et des autres responsables de l'université, 22 véhicules qu'ils avaient déjà dissimulés, et ces véhicules sont déjà entre les mains de la police judiciaire, section financière. Les enquêteurs ont également retrouvé deux véhicules au domicile du recteur, qui a fait savoir à ces derniers qu'il voulait les réformer. Pourtant, ce dernier n'est pas sans savoir que la réforme doit obéir à une procédure, et généralement c'est de la compétence du ministère de l'Économie et des Finances", révèle Francis Nkea.
Par ailleurs, le ministre dit vouloir faire la lumière sur la gestion des frais d'inscriptions des étudiants. Pour lui, "les étudiants paient aujourd'hui eux-mêmes les frais d'inscriptions, sachant qu'ils sont près de 30 000, multipliés par les frais de scolarité, cela fait un montant de 1 400 000 000 FCFA minimum. Au lieu de faire les inscriptions eux-mêmes, comme cela se faisait auparavant au secrétariat général de l'université, ils ont confié la mission à trois opérateurs de téléphonie mobile, qui le font à travers Airtel Money, et à qui ils payaient 45 000 000 FCFA".
Avant d'ajouter que "toujours sur la somme de 1 400 000 000 FCFA, ils auraient mis en place une commission dans laquelle chaque membre s'attribue des primes. Le recteur par exemple a 12 millions de salaire par mois et 70 millions de primes par an de fonds de souveraineté, soit près de 7 milliards depuis l'année académique 2014-2015".
Hans NDONG MEBALE
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