Les préparatifs du Dialogue national, tant attendu, vont bon train. Dans une interview accordée, hier, à notre confrère de Radio France internationale (RFI) Sébastien Németh, la ministre de la Réforme des institutions, Murielle Minkoue-Mintsa plante le décor de la grand-messe politique à venir. Coût, nombre de participants, période et durée du dialogue. Bref, tous les contours ont été abordés par cette dernière.
"REMETTRE tout à plat avant de porter sur les fonts baptismaux la nouvelle République gabonaise". Tel est le travail herculéen abattu actuellement par les nouveaux tenants du pouvoir.
En déposant le 30 août dernier le régime incarné par Ali Bongo Ondimba, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) avait pris l'engagement ferme de "repenser le pays". Un challenge en passe d'être relevé au regard des préparatifs du prochain Dialogue national à l'issue duquel le pays devrait être remis sur les "bons rails". Dans tous les cas, Murielle Minkoue-Mintsa, ministre de la Réforme des institutions et ses équipes fondent de grands espoirs dans la réussite des prochaines retrouvailles nationales ô combien capitales. Interrogée par notre confrère de RFI, la membre du gouvernement, sans faire dans la langue de bois, s'est voulue rassurante quant au respect du chronogramme de la Transition, dont le Dialogue national constitue un tournant majeur.
Selon elle, le délai supplémentaire d'une semaine accordé, par le président de la République, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, aux jeunes âgés de moins de 25 ans ne saurait bloquer la machine. "La collecte se poursuit à la demande du chef de l’État pour sensibiliser un peu plus nos jeunes compatriotes de moins de 25 ans. Mais nous étions à un peu plus de 27 000 contributions que nous avons dépouillées. Nous avons des rapports thématiques qui sont préparés. Nous attendons le complément de contributions qui va prendre fin en fin de semaine", rassure-t-elle.
Avant d'indiquer la fin dans quelques semaines du travail de synthèse et par la même occasion réaffirmer le caractère inclusif souhaité. "Nous aurons un rapport de synthèse. Nous tablons sur la mi-mars 2024 au plus tard. Maintenant, nous sommes sur le plan organisationnel : voir un peu les contours, les différents panélistes, les critères des intéressés parce que vous savez que nous voulons que le dialogue soit inclusif. Toutes les catégories socio-professionnelles, culturelles, et même les confessions religieuses seront représentées… ", affirme-t-elle. Même si le Dialogue en préparation concerne au premier chef les politiques, beaucoup d'acteurs ne se sont pas bousculés à la porte. "(…) Il y a plus de 100 partis politiques, mais je vous dirai qu’à la date du 19 janvier dernier, seuls 59 ont contribué à l'appel au dialogue", a-t-elle regretté. S'agissant des intervenants attendus, elle table pour l'heure entre "500 et 1 000 " participants issus de toutes les franges de la société gabonaise. Et ce, respectant la période butoir d'avril prochain comme indiqué par le CTRI.
Pour permettre le déroulement idoine des travaux, deux sites ont été retenus par les organisateurs. "Il s’agit du stade de l’amitié sino-gabonaise et du Palais des sports. Donc le Palais des sports abritera les phases d’ouverture et de clôture, qui seront des phases populaires. Et maintenant les travaux s’effectueront sur le site du stade d’Angondjé", annonce-t-elle. Une concertation nationale pour laquelle les autorités ne lésinent pas sur les moyens. "Je vous renverrai à la loi de finances dans laquelle est inscrit un certain montant : autour de 3 à 5 milliards de FCFA. Sachant qu'il s'agit d'une concertation qui va tenir environ sur un mois avec des compatriotes de la diaspora, de l’arrière-pays… C’est un mal nécessaire pour notre pays (...) Mais nous allons veiller à ce que ce ne soit pas exorbitant non plus", avoue-t-elle.
Yannick Franz IGOHO
Libreville/Gabon