LE 30 août dernier, un cataclysme s'est abattu sur le landerneau politique national, plus encore sur le Parti démocratique gabonais (PDG). Une estocade – quoique certains acteurs politiques, notamment la Plate-forme "Alternance 2 023" (PA-2 023) et de la société civile, étaient convaincus de la fin du règne du PDG, au pouvoir pendant près de six décennies – portée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).
Une réalité avec laquelle doit dorénavant conjuguer l'ancien parti unique. D'où les propos de Luc Oyoubi, secrétaire général par intérim de cette chapelle, dans "Jeune Afrique". "Nous avons été au pouvoir pendant plusieurs décennies, mais nous sommes dans une démocratie. Le changement est dans le cours des choses, nous devions nous y préparer", relativise-t-il. Avant de chercher à sauver les meubles : "Tout n'a pas été mauvais". Depuis la prise de pouvoir des "corps habillés", ladite écurie navigue en eaux troubles. Entre incertitudes et psychose des représailles, les nuits sont cauchemardesques pour quelques militants/(es) ayant géré les deniers publics via leurs fonctions administratives. D'autant que la principale figure de proue du CTRI, le général Brice Clotaire Oligui Nguema affiche clairement son intention d'en découdre avec les "brebis galeuses". L'avenir de ce parti suscite moult interrogations.
La Transition sonne-t-elle le glas du PDG ? Qui reprendra les rênes de cette formation ? Ce parti a-t-il réellement disparu des centres décisionnels du pouvoir ? Maintenant le PDG peut-il survivre à la Transition ? Bref, la rupture épistémologique, tant souhaitée par de nombreux Gabonais, n'est pas encore à l'ordre du jour. " Nous avons plusieurs ministres au gouvernement et nous sommes également inclus à l’Assemblée nationale et au Sénat ", déclare Luc Oyoubi.
Yannick Franz IGOHO
Libreville/Gabon