DÉCIDÉMENT, la gestion de la riposte et de la lutte contre la Covid-19 au Gabon suscite depuis des semaines beaucoup de contestations. Après le Copil citoyen qui a de nouveau saisi la Cour constitutionnelle pour demander l'annulation du décret 002/PR relatif aux nouvelles propositions gouvernementales de lutte contre ladite pandémie, ce sont les parlementaires de l'opposition qui ont saisi hier le Conseil d'État. Cette fois pour dénoncer "l'illégalité" des mesures actuellement en vigueur dont le couvre-feu observé sur toute l'étendue du territoire national.
Dans une déclaration lue hier mardi devant le palais Léon-Mba, le député Jean-Robert Gouloungana, entouré de ses collègues, a relevé l'absence du décret présidentiel qui promulgue la loi portant ratification de l'ordonnance prise pendant l'intersession parlementaire sur les mesures d'urgence sanitaire. Texte ratifié en novembre 2021. "Plus de 60 jours après, cette loi de ratification n'est toujours pas promulguée par le chef de l'État alors que cela doit un être fait dans un délai de 25 jours", a souligné l'intervenant. "Nous avons demandé au Conseil d'État de déclarer, pour défaut de base légale, nulles ces mesures et de les lever", a poursuivi le parlementaire. Non sans préciser que ses collègues et lui ont procédé à toutes les recherches nécessaires pour savoir si le texte de promulgation de l'ordonnance est bien paru au Journal officiel ou dans un autre journal d'annonces légales. "Nous n'avons trouvé aucune trace", a-t-il affirmé.
Occasion pour les parlementaires de l'opposition de justifier pourquoi le choix de la "rue" pour faire leur déclaration : "Nous sommes là pour informer l'opinion de ce que les députés et sénateurs de l'opposition font leur travail de vérification et de contrôle de l'action du gouvernement". D'aucuns pourraient leur rétorquer, pas toujours, en rappelant surtout aux députés que la non-publication du rapport d'enquête sur la gestion de la Covid-19 dans notre pays a été votée "à l'unanimité des députés", alors que l'opinion souhaitait la transparence à ce niveau.
ONDOUBA'NTSIBAH
Libreville/Gabon