La Cour d’appel judiciaire, en sa session criminelle du 30 avril 2024, a statué sur le sort d’Armel Ngavouka, Gab onais âgé de 46 ans poursuivi pour le meurtre de son frère, Claude Jeancel Bocko Houlas, dans la nuit du 29 au 30 août 2021 lors d’une partie de chasse, au village Ndjaki non loin de Boumango.
Depuis les faits, à l’instruction comme à la barre, l’accusé a persisté dans sa version truffée de zones d’ombre. Il déclare avoir malencontreusement tiré sur son frère, à l’aide d’un fusil de type calibre 12, muni de balles chevrotine, après, dit-il l’avoir confondu à une antilope cheval.
Et que le pauvre aurait encaissé les balles en pleine poitrine et saigné abondamment. Curieusement, tous les témoignages des villageois concordent : ils n’ont vu aucune trace de sang ni d’impact de balles sur le corps.
Les vêtements que portait le défunt ont même été déballés publiquement par la famille lors des pourparlers du deuil. Pour le Ministère public, tenu par Dany Ingrid Kama, les faits sont suffisamment établis.
Il s’agit d’un meurtre, d’autant plus qu’il y avait des traces de lutte sur son corps. " L’accusé veut mener la Cour en bateau ", a-t-elle signifié. Puis, elle a requis sa culpabilité et sa condamnation à 30 ans de réclusion criminelle et au paiement d’une amende de 20 millions FCFA.
Me Juldine Carmenn Sangala, conseil de l’accusé, a plaidé la dis qualification et la requalification de l’infraction de meurtre en homicide involontaire. Et sollicité de la Cour de larges circonstances atténuantes et le sursis.
Tout en déplorant l’absence d’autopsie et d’une planche photographique au dossier qui auraient dû être faites par les enquêteurs lors du constat. Pour la Cour présidée par Lilian Paterne Embinga Okinda, l’auteur a voulu maquiller les faits en accident de chasse.
Ce qui démontre la volonté de donner la mort. Aussi a-t-il été déclaré coupable du crime de meurtre et condamné à 30 ans de prison et à 20 millions FCFA d’amende, sans aucune circonstance atténuante.
N.O.
Franceville/Gabon