Malgré les mises en garde, les menaces de poursuites judicaires et autres incarcérations à valeur d’exemple, plusieurs chefs de départements ministériels, directeurs généraux de structures publiques et patrons d’entreprises ne reculent devant rien pour mettre en place des subterfuges afin de gruger l’Etat. L’exemple récent des scandales sur le bitumage de la route PK5-PK12, de l’installation des 5000 lampadaires solaires à travers le pays et de l’achat de 20 cliniques mobiles démontrent l’ampleur des prévarications au sommet de l’Etat.
Et si l’explosion de la dette intérieure du pays, estimée au 30 juin 2021 à 2464 milliards de francs, était en réalité le résultat de nombreuses surfacturations, fausses déclarations, travaux non effectués, et de fraudes fiscale et sociale ?
Le tout orchestré par des hauts responsables administratifs en intelligence avec des patrons d’entreprises et des cabinets d’audits et de contrôle.
Le 23 octobre 2020, le porte-parole de la présidence de la République, Jessye Ella Ekogha jetait déjà un pavé dans la marre.
Après 4 mois d’audit de la Task force sur la dette intérieure instaurée en juin 2020, les premières conclusions tombaient : sur un montant de 559 milliards de FCFA de dette intérieure auditée, les fausses créances réclamées par les entreprises à l’Etat s’élevaient… à 370 milliards de francs. Soit les 2/3 du stock audité (67 %).
Aujourd’hui, de nouvelles révélations viennent mettre à nu le « modus operandi » de ces prévaricateurs de la république.
Tenez pour exemple : Réalisé sous financement de la BEAC, le chantier de réhabilitation du tronçon pk5-pk12 (2016-2018) lancé par l’ancien ministre des TP Christian Magnagna et confié à l’entreprise Colas a révélé d’énormes irrégularités, qui laissent à juste titre penser, que le km de bitumage des routes au Gabon est le plus cher du monde.