Monsieur X… dont la société basée à Nkok a fourni des prestations à l'État pendant le Covid-19 a obtenu le règlement d'une prestation longtemps en attente de paiement au Trésor. Peu avant ce règlement, quelques agents véreux intervenant dans le circuit de la dépense téléphonent à l'homme d'affaires pour s'arroger la paternité du règlement. "Sans moi, tu n'aurais pas été payé d'aussitôt. Mais il faut penser au chef". L'homme d'affaires n'ira pas chez les deux agents véreux pour faire parvenir "le colis spécial au chef", mais plutôt chez une autorité proche du chef, avec un sachet contenant 10 % du paiement effectué, une colossale somme. Le businessman s'entendra dire que ''le chef n'a rien demandé, retourne avec ton argent".
Des histoires authentiques de ce genre se comptent par dizaines. Ceux qui sont dans le secret de la haute administration savent qu'un malaise s'installe au Gabon : celui des rétrocommissions demandées par tous les intervenants dans le circuit de la dépense. Ils deviennent un peu plus nombreux, les administratifs et intermédiaires des circuits financiers à faire des rétrocommissions leur motivation à travailler. "Je gagne quoi là dedans ?" La demande des rétrocommissions prend tantôt de manière douce, tantôt directe. ''Tu veux que ton dossier aboutisse rapidement, il faut arroser".
Même les retraités qui viennent pour leurs maigres pensions n'échappent pas à cette extorsion huilée de fonds orchestrées par ces fonctionnaires aux dents bien aiguisées. Ces mauvaises pratiques prennent les allures de pratiques normales. Dans cette optique, les chefs de service deviennent, tantôt plus zélés que les directeurs généraux, usant de leurs noms pour déplumer opérateurs économiques ou usagers personnes physiques.
L'administration devrait s'attaquer à ce cancer qui ternit le climat des affaires au Gabon, gênant certains responsables soucieux de leur image RSE.
I.M'B
Libreville/Gabon