C’est devenu une nécessité plutôt qu’une mode : disposer de son propre puits pour s’alimenter en eau. Aujourd’hui, plusieurs foyers au Gabon en disposent aussi bien pour leur usage personnel que pour la revente auprès des tiers. Mais cette eau est-elle consommable sans risque de maladie ? De l’avis des spécialistes, pour être considérée comme étant potable, il est indispensable que l'eau subisse préalablement un traitement en bonne et due forme. C'est pourquoi l'ouverture de la branche de la distribution de cette ressource à des opérateurs n'ayant pas forcément la maîtrise des processus peut s'avérer très risquée pour les consommateurs.
En effet, pour disponibiliser l'eau potable dans les ménages, la Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG) – qui jouissait du monopole en la matière avant la libéralisation de la production et de la commercialisation –, procède dans un premier temps au captage des eaux brutes dans les rivières et autres forages. Cette tâche s'effectue par le biais d'un dispositif appelé répartiteur.
La deuxième étape réside dans la clarification sans laquelle une eau ne saurait revêtir de caractère potable. Et pour cela, les techniciens ont recours à diverses techniques impliquant la coagulation, la floculation, la décantation et la filtration. Aussi s'agit-il d'injecter un coagulant et un accélérateur (sulfate d’alumine et du puriflon) de coagulation dans l’eau brute colorée. Une fois la coagulation et la floculation terminées, l'eau prend ensuite la direction du décanteur, un dispositif qui se charge de débarrasser le liquide de toutes les particules retenues sous forme de boues. Avant de passer à l'étape de la filtration, où tout ce qui reste d'éléments solides dans l'eau est inévitablement retenu. Avant d'être injecté dans le circuit de distribution, le précieux liquide est analysé en laboratoire, où des spécialistes de la SEEG passent au peigne fin les paramètres organoleptiques (odeur, couleur et saveur), physico-chimiques et bactériologiques.
À côté de ces analyses, il y a celles commises par les experts du ministère chargé des Ressources hydrauliques dans le cadre des inter-calibrations destinées à attester que l’eau qui sort des centres de traitement est bonne pour la santé. Peut-on véritablement en dire autant pour cette eau distribuée à tout-va par les nouveaux opérateurs de la branche dont certains se prendraient même pour des sous-traitants ? Rien n'est moins sûr !
SCOM
Libreville/Gabon