À dix mois des élections générales à venir, la problématique du financement des partis politiques – officiellement suspendu depuis 2014 — refait surface avec plus d'acuité. En attestent, les arguments avancés par différents acteurs politiques au cours de la deuxième session ordinaire du Conseil national de la Démocratie (CND).
Une fois de plus voire de trop, diront certains, le président de cette institution, Séraphin Ndaot Rembogo, a remis le dossier sur la table à la faveur de son allocution prononcée à l'ouverture de ladite session. Et ce, après avoir interpellé le gouvernement à plusieurs reprises sur ce problème. Une ritournelle malheureusement ne portant aucun fruit. "C’est un sujet qui a été abordé il y a plusieurs années, mais qui n’a pas toujours trouvé son épilogue", a regretté Patrick Eyogo Edzang, secrétaire général adjoint 5 du Parti démocratique gabonais (PDG), par ailleurs chargé des Relations avec les partenaires politiques. Le moins que l'on puisse dire c'est que la suspension sans aucune explication du financement des partis politiques n'est pas sans conséquences. À en croire Victor Missanda, président de l'Union démocratique et républicaine (UDERE) ladite suspension "ne permet pas aux partis politiques de fonctionner de façon optimale".
Venant des membres de la Majorité républicaine et sociale pour l'émergence (MRSE), c'est montrer à quel point cette situation préoccupe véritablement le landerneau politique. Normal, le Gabon s'apprête à organiser trois élections (locales, législatives et présidentielle). À ce propos, bon nombre d'acteurs politiques demandent aux gouvernants de revoir leur copie étant entendu que ledit financement est contenu dans la loi. "Nous demandons à l’État d’appliquer ses propres lois", a lancé Anna-Claudine Ayo veuve Mavioga du Bloc démocratique chrétien (BDC).
Dans tous les cas, lesdits politiciens espèrent que leur requête trouvera enfin un écho favorable.
Yannick Franz IGOHO
Libreville/Gabon