LE directeur provincial (DP) de l'Habitat de l'Estuaire, Jean-François Assouzock Okoue, a été écroué à Gros-Bouquet par le Tribunal spécial de Libreville, le mercredi 7 décembre dernier, apprend-on de sources bien introduites. Il aurait détourné d'importantes sommes d'argent, depuis qu'il est à la tête de cette entité, située dans la commune de Ntoum. Le mis en cause a été interpellé par la Direction générale des recherches (DGR), après l'ouverture d'une enquête.
Selon les informations obtenues auprès de notre source, Jean-François Assouzock Okoue, en tant que DP, percevait régulièrement des sommes d'argent liées aux frais de procédure pour l’attribution ou l’acquisition de parcelles, auprès des usagers.
Et les services étaient évalués ainsi qu'il suit : enregistrement des demandes de régularisation foncière, 50 000 francs pour les personnes physiques et 100 000 francs pour les personnes morales ; enquête foncière, 50 000 francs pour les personnes physiques et 250 000 francs pour les personnes morales ; état des lieux, 95 mille francs le mètre carré, plus 100 000 francs de rattachement pour la location des GPS ; plan de bornage, 25 mille la borne, auquels il fallait ajouter 50 mille de frais d'enregistrement à l'Agence nationale de l'urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC), qui délivre une quittance du Trésor à l'usager.
Sans oublier les amendes de constat d'infraction variant de 100 000 à 150 000 francs. Sauf que cet argent obtenu n'aurait jamais été reversé au Trésor public, depuis l'arrivée de Jean-François Assouzock Okoue, le 28 avril 2021, précise notre informateur. Ce dernier souligne que c'est à la suite de ces suspicions de détournements que le dossier a été confié à la DGR pour l’ouverture d'une enquête.
" On parle de plusieurs millions de francs, qui auraient été partagés entre le DP et ses collaborateurs chefs de service ", lance la source. Selon laquelle le responsable aurait bénéficié de la couverture de certains cadres du ministère de l'Habitat, relativement aux éléments détenus par la justice. À noter que cette situation serait, en partie, à l'origine de plusieurs litiges fonciers dans la commune de Ntoum. Car les attributions de parcelles sont parfois faites de manière illicite, sans déclaration officielle. Et notre source de conclure que les investigations devraient se poursuivre auprès d'autres directions provinciales, en vue de débusquer les différents réseaux.
Abel EYEGHE EKORE
Ntoum/Gabon