Pour le conseiller stratégique du Groupe Foberd Gabon, Heberland Mayombo, le géant de la distribution tient à accompagner la gouvernement dans sa lutte contre la flambée des prix des produits de consommation courante
L’Union : Dans le cadre de la lutte contre la vie chère, les populations de la province du Woleu Ntem ne savent plus à quel saint se vouer. Elles constatent avec impuissance que les prix des produits de première nécessité ont atteint des proportions très inquiétantes dans les ménages de classe moyenne. Votre point de vue en tant qu’entreprise citoyenne.
Herbeland Mayombo : En tant qu’opérateur dans la distribution au Gabon et à l’étranger, nous constatons que l’augmentation des prix des biens à la consommation ne se limite pas à la seule province du Woleu Ntem ou au Gabon.
Cette hausse généralisée des coûts est provoquée par les crises internationales que nous connaissons depuis 2019 avec la Covid-19, puis le conflit russo-ukrainien. Le coût des matières premières et du fret ont augmenté, les entreprises dans la distribution ont vu les coûts d’importation s’accroître et ceci s’est répercuté mécaniquement sur les prix à la consommation. Cette situation fragilise le pouvoir d’achat des ménages et nous le constatons au quotidien, au contact de notre clientèle. Mais elle fait aussi d’autres victimes, en l’occurrence les opérateurs dans la distribution qui sont tenus de fournir des efforts pour réduire leurs marges, malgré les coût élevés du fret. Il faut bien accompagner les politiques publiques pour permettre d’atténuer les conséquences sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Ainsi, le terme « entreprise citoyenne » prend tout son sens, dans la recherche permanente de solutions avec le régulateur pour que les ménages ne soient pas trop affectés. Cette situation particulièrement difficile pour tous, nous rappelle qu’il faut produire encore plus localement les denrées que nous consommons. C’est pour cela que Foberd encourage le gouvernement dans sa politique de développement de programmes agricoles comme les Zones agricoles à forte productivité (Z.A.A.P). Ce projet suscite beaucoup d’attentes, car il devrait permettre de développer la chaine de production (des denrées) et celle de distribution dans laquelle nous opérons.
Les magasins Foberd ont-ils mis en place une politique pour palier à cette situation ?
A l’instar d’autres opérateurs dans la distribution, Foberd a été associé aux discussions initiées par le gouvernement pour plafonner les prix des denrées, donc éviter des hausses additionnelles. La nouvelle mercuriale issue de ces négociations, tient compte des limites des efforts que nous (opérateurs dans la distribution) pouvons consentir pour ne pas vendre à perte. Notre santé financière en dépend. Conformément à ses engagements, Foberd respecte strictement les dispositions de la mercuriale et collabore pleinement avec les autorités publiques en charge de s’assurer du respect de la loi. Il s’agit de la Direction générale de la Concurrence et la Consommation et de la Direction générale du Commerce.
Comment faites-vous pour ravitailler vos magasins à l’intérieur du pays afin d’éviter des pénuries ?
La pénurie n’arrange ni les consommateurs, ni les distributeurs. Pour assurer une bonne distribution des biens de consommation, Foberd dispose d’un réseau de magasins dans les capitales provinciales du pays. Comme toute autre entreprise dans la distribution, nos stocks sont révisés en permanence pour garantir un approvisionnement continu en denrées et autres produits de première nécessité dans les provinces. C’est 225 tonnes de biens de consommation que nous transportons chaque semaine en provinces. Récemment, face à l’interruption du service de transport via le Transgabonais, Foberd a mis en place un dispositif de transport alternatif via la route (linéaire Libreville-Ndjolé-Lalara-Ovan-