L'INFORMATION est tombée hier en fin d'après-midi : la formation du bureau du Sénat dont la présidente de l'Union nationale (UN), Paulette Missambo, a été portée à la tête. Femme d'expérience, elle a été plusieurs fois ministre (Éducation nationale, Santé, Transport et Aviation civile, etc.). Autant dire qu'elle a une connaissance aiguë de la gestion des affaires de l'État. Son passage à l'opposition lui a sans aucun doute donné l'occasion d'avoir une approche plus poussée de sa vision sur la gestion du pays, vision qu'elle n'avait pas forcément lorsqu'elle était membre du gouvernement. C'est donc une femme d'État qui a été choisie par les militaires au pouvoir pour conduire le Sénat de la Transition qui va compter une cinquantaine de membres contre 70 pour la première chambre du Parlement à savoir l'Assemblée nationale. Certes, le choix porté sur cette ressortissante de l'Ogooué-Lolo (Lastoursville, chef-lieu du département de Mulundu) a été bien accueilli par l'opinion nationale d'autant que nombreux sont les Gabonais qui pensent qu'elle a le profil de l'emploi.
Mais celui-ci n'en soulève pas moins quelques questionnements de bon nombre d'entre eux. En l'occurrence pourquoi avoir accepté ce poste sachant qu'au terme de la Transition une élection présidentielle doit se tenir ? Cette acceptation signifie-t-elle qu'elle ne souhaite plus prendre part à la prochaine présidentielle ? Vu qu'au terme de la Charte de la Transition, les présidents des deux Chambres du Parlement ne sont pas susceptibles de prendre part à la prochaine élection. Pour ses proches, si l'on s'en tient au délai minimum que pourrait prendre la Transition (2 ans), Paulette Missambo, aujourd'hui âgée de 69 ans sera disqualifiée pour la prochaine élection présidentielle. Elle sera en ce moment-là âgée de plus de 70 ans. La Charte de la Transition limitant l'âge des candidatures à la présidentielle à 70 ans maximum.
De plus, la participation à une présidentielle demande d'avoir de l'énergie à revendre. Et à un certain âge, il est difficile de parcourir tous les départements et localités que compte le pays pour convaincre les Gabonais. Étant présidente du Sénat, on suppose qu'elle va passer la main à un autre membre de l'Union nationale pour présider aux destinées de ce parti de l'opposition gabonaise.
A.M
Libreville/Gabon