Sans attendre que la Cour constitutionnelle vide le contentieux qui l'oppose au député de la société civile, Geoffroy Foumboula Libeka, qui, la semaine dernière, a introduit un recours en annulation de l'arrêté 1020/MID du 6 juin 2024 parce que "non conforme aux dispositions de la loi 16/96 portant dispositions communes à toutes les élections politiques", le ministre de l'Intérieur, Hermann Immongault, a cru bon de revoir sa copie en prenant un autre arrêté. Histoire de mettre fin au débat en cours et surtout de se conformer aux dispositions de la loi électorale.
Puisque le nouvel arrêté fixe la période de révision du 13 juin au 12 juillet 2024. Soit 30 jours. Sauf que pour le député Foumboula Libeka, les arrêtés 1020 et 1023 ont été signés le même jour, c'est-à-dire le 6 juin 2024. Mais il s'étonne de ce que le communiqué du ministre de l'Intérieur du 8 juin dernier ait préféré s'appuyer sur l'arrêté 1020 pour fixer la période de révision de la liste électorale alors que celui-ci était en totale discordance avec la loi électorale.
Le ministre de l'Intérieur a donc attendu que la polémique se déclenche pour se raviser et finalement mettre au goût du jour la bonne mouture de l'arrêté.
A ce stade, une question se pose : si le député Foumboula n'avait pas dénoncé ce texte querellé, quelle aurait été sa fortune en fin de compte ? Mieux, quel dessein vise le ministre de l'Intérieur en raccourcissant le délai de révision de la liste électorale, sachant bien que le référendum, le tout premier scrutin à l'heure de la Transition, ne sera organisé qu'en fin d'année 2024 ? On parle du mois de décembre 2024.
Qu'est-ce qui fait alors courir le ministre de l'Intérieur au point de vouloir organiser une révision de la liste électorale avec autant d'empressement ?
Manifestement, le député de la société civile ne veut pas du tout s'accommoder de cette manière de faire héritée de l'ancien système, soutient-il.
A.M.
Libreville/Gabon