Le statut juridique de la Société gabonaise de raffinage (Sogara) s'est invité au débat au fond au deuxième et dernier jour du procès de Billy Bendo Edo, Jérémie Ayong Nkodjie Obame, Gérard Fanou, Christ ian Patrichi Tanasa Mbadinga, Serge François Bruno Gassita, Noël Mboumba et Brice Laccruche Alihanga devant la Cour d'appel judiciaire de Libreville siégeant en session criminelle spéciale.
À l'analyse des faits, ce débat apparaît comme une pure diversion, dans la mesure où cette entreprise fonctionne en partie avec des fonds publics. Pour preuve, en 2022, l'État gabonais avait décidé de réduire de 30% sa subvention accordée à la Sogara. L'information avait été donnée cette année-là par la Direction générale des impôts (DGI), qui indiquait que " l’entreprise ne bénéficiera que d’un apport financier de 8,5 milliards de FCFA en 2022, contre 12,2 milliards de FCFA en 2021. Soit une réduction de 3,7 milliards de nos francs ".
L'on a aussi souvenance que pour montrer sa ferme volonté dans le renforcement de la bonne gouvernance, le gouvernement s’était engagé auprès du Fonds monétaire international (FMI) à conduire un audit des comptes financiers 2020 de l’unique raffinerie du pays.
" Sur la base de l’audit de l’outil productif de Sogara, un plan d’investissement pour renforcer l’autonomie financière de la raffinerie nationale sera adopté. Un appel à manifestation d’intérêt public sera également lancé pour intéresser des investisseurs privés dans le but de recapitaliser la Sogara, diluer l’actionnariat de l’État au sein de cette société ", avait assuré le gouvernement.
Une source bien informée assure que " dans l'aide au raffinage comme dans la structure des prix, l'État injecte de l'argent dans la Sogara. Il s'agit donc bel et bien d'une subvention ". Au demeurant, la Sogara n'est en réalité société anonyme (SA) que de nom.
Et c'est sans aucun doute un manquement grave qui a toujours été voulu ainsi. Et comme rapporté dans notre édition du vendredi 31 mai 2024, outre les fonds publics qui y sont injectés régulièrement, la Sogara a le fonctionnement d'une société d'État, dans la mesure où tous les présidents du conseil d'administration, les directeurs généraux et autres chefs de service sont nommés en Conseil des ministres par le président de la République.
D'où la question de savoir quelle SA pourrait fonctionner de la sorte.
G.R.M
Libreville/Gabon