Janvier Prince Injonoka Nguema est mort mercredi passé à l’hôpital d'instruction des armées Omar-Bongo-Ondimba du PK9. Le militaire de la Garde républicaine (GR) s'était immolé dans la nuit de lundi à mardi avec son fils de 2 ans, qui est hors de danger.
La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux, créant un choc dans l'opinion. Pour la mère de la victime, rencontrée hier au lieu du drame, à Non-engagée Fin goudron, " il souffrait de troubles psychologiques " à la suite de la perte en 2023 de son fils aîné.
Selon cette dernière, après la mort de cet enfant, Janvier Prince était devenu très fragile. C'est alors que ses amis lui auraient conseillé de prendre attache avec un tradipraticien pour se faire initier. Et ce, pour en savoir davantage sur ce décès.
" Je ne sais pas ce qu'il a vu, mais au sortir de là, il a commencé à avoir des troubles. Il était devenu incohérent ", explique la mère. Et de confier qu'à la suite de cela, en septembre 2023, il a été conduit à Lambaréné pour tenter d'être soigné.
Puis, la mère du militaire de préciser : " Nous l'avons amené à l’hôpital régional Georges-Rawiri qui, après les premiers soins, nous a transférés à Libreville. Sa hiérarchie militaire que nous avons saisie l'a pris en charge et mis à la disposition d'un spécialiste à l’hôpital d'instructions des armées Omar-Bongo-Ondimba du PK 9 pour un suivi. Au bout d'un certain temps, tout allait parfaitement bien".
L'agent de la GR a repris parfaitement le travail. Mais, le 3 juin dernier, la petite amie de Janvier Prince a appelé sa "belle-mère" pour lui faire part de ce que son fils a recommencé à avoir des troubles profonds.
"Dans la nuit du lundi au mardi à 2 heures du matin, il a sorti la bouteille de gaz de la maison, le matelas et tout son linge, pour les déposer dehors. Avant d'y mettre le feu. Puis, il est allé chercher son fils de 2 ans qui se trouvait dans la maison et s'est jeté dans le feu avec lui. C'est grâce à l’intervention rapide d'un voisin que l'enfant a été sauvé", explique la mère.
Brûlé au troisième degré, le militaire a réussi à se rendre à pied jusqu'au commissariat de Nzeng-Ayong. " Sur son chemin, il va recevoir plusieurs coups de projectiles des badauds qui l'ont accusé d'avoir voulu tuer un enfant, sans même savoir ce qui s'est passé. En dehors des brûlures, il était également griève ment blessé par les projectiles ", renseigne la maman du défunt.
Ce sont les sapeurs-pompiers qui l'ont conduit à l'hôpital du PK 9, où il a été pris en charge. Malgré l’intervention des médecins, il succombera à ses brûlures.
La mère du militaire déplore toute de même la réaction de la population qui, au lieu de l'ai der, ont préféré filmer la scène diffusée sur les réseaux sociaux.
Abel EYEGHE EKORE
Libreville/Gabon