Elles sont toujours là les familles des disparus de l’Esther miracle en ce samedi 11 mars. Et toujours sans nouvelles. Alors elles s’organisent comme elles peuvent. Devant un mur, elles ont posé des palettes, allumé des bougies et collé des photos des leurs. Certains ont ajouté des fleurs. Elles chantent : « me voici seigneur seigneur comme un enfant » … « Il n’a pas dit que tu sombrerais »… Il y a sur le mur, la photo de Bertin, Hélène, Constant, Daniella, Béatrice, Marina… au total 20 photos déjà et le compte n’y est pas encore. Sont-ils encore vivants ? S’ils sont morts où sont leurs corps ?
Pleurs et chants s’alternent. La douleur est palpable. Elle est contagieuse. Ceux venus en soutien à ces familles fondent aussi en larmes. « Jusqu’à quand serons-nous sans nouvelles Seigneur. Cette angoisse de ne pas savoir. C’est elle qui est plus douloureuse encore ». Comme le premier jour, nombreux fustigent le retard dans l’action des équipes de sauvetage. Comme le premier jour, les questions du comment et pourquoi demeurent dans l’air, mais toujours sans réponses.
Au Port Môle en tout cas, la douleur et l’impuissance sont les sentiments dominants. L’espoir aussi, malgré le temps qui passe. Certains ne veulent pas parler des leurs au passé accroché à la vérité que Dieu est un Dieu de miracles. A côté de cette peine palpable, une chaîne de solidarité spontanée essaie avec de l’eau, du thé, des mouchoirs de se tenir aux côtés des familles.
Line R. Alomo
Libreville/Gabon