La Commission pour l'Enseignement supérieur privé vient de retirer à plusieurs établissements le droit d'accueillir des étudiants pour la nouvelle année académique. Il reste une problématique qu'un simple coup de crayon ne suffit pas à effacer: cela fait plusieurs années que quelques entités privées accusent l'État d'être à l'origine de leurs difficultés de fonctionnement.
L'Institut supérieur d’ingénierie (ISI) et l’Académie franco-américaine de management (AFRAM) restent, pour avoir fait l'actualité bien malgré eux, ceux qui connaissent bien le sujet. En avril 2018, les responsables de ISI avaient été obligés de demander aux étudiants de payer les membres du jury pour leur soutenance. Arguant que l’État était redevable de trois ans de frais de scolarité pour 1000 étudiants. ISI avait aussi annoncé s'être lourdement endetté, à hauteur de plusieurs centaines de millions de francs, pour avoir préfinancé deux années académiques.
En 2017, AFRAM, suite aux impayés de l'État, n'était plus en mesure de payer son loyer et avait été mis à la porte par ses créanciers. Selon la version de ses dirigeants. Mais un audit commandé par l'État avait démontré que les chiffres avancés par les deux entités étaient bien loin de la réalité. C'est sans doute pour cette raison que l'AFRAM et ISI ont été placés par la commission "sous accompagnement", et qu'il leur est recommandé " des ratios prudentiels dans la tenue de (leurs) comptes". Peut-être faut-il voir, au travers de ces délibérations, le signe d'un apaisement entre les parties.
Serge A. MOUSSADJI
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