La passion de l'écriture. Dans tous ses états, et sous toutes les latitudes. Justine est une insatiable défenseur de la culture. Itinéraire d'encre et de lumière !
L’élève et la professeur (1970-2015)Et le livre s’est ouvert. Poésie, roman, théâtre, recherches patrimoniales, elle a su garder toutes les curiosités vives. Celles de l'Afrique bien sûr, mais d'ailleurs aussi. Cette passion des lettres, Justine Mintsa l’explique par « une enfance protestante, la lecture quotidienne des versets bibliques, et le métier d’enseignant que (son) père tenait, avant son poste d’ambassadeur. J’ai été bercée par la lecture. » De même que ce goût particulier pour l’Angleterre qu’elle a visitée toute jeune, au gré des missions diplomatiques de son père. Un pays qu’elle dit, « apaisé ». Après des études primaires à la mission d’Oyem, elle poursuit donc au lycée Molière de Paris, où son père est en poste, avant d’obtenir son baccalauréat au lycée Léon Mba (1970). L’UOB s’ouvre alors, puis le London Tuition centre et l’université de Picardie où Justine Mintsa décroche une maîtrise d’enseignement (1975), avant d’obtenir un doctorat de 3ème cycle à l’université de Rouen (1977). Thème de ses recherches, la littérature anglaise et les techniques narratives de George Eliot.
Une grande partie de son activité se fera donc en faculté, sur les bancs tout d'abord, avant de devenir enseignante. Depuis 1978, Justine Mintsa associe les cours et les recherches, à l'UOB, puis l’Université des sciences et techniques de Masuku (1989), avant de revenir à Libreville où elle enseigne toujours la littérature anglaise comme maître assistant
D’encre et de plume (1994-2013)
Sa première fiction, Justine Mintsa la consacre donc assez logiquement à l’université africaine. Paru en 1994, « Un seul tournant Makôsu » aborde les problèmes de la recherche et de l’enseignement. Puis la professeure revient à son souci premier, d’ouvrir aux plus jeunes l’envie du livre sous ses différentes formes, théâtre, nouvelle, roman, poésie… Les « Premières lectures » (1997) figurent aujourd’hui au programme scolaire. Mais ce sera l’ « Histoire d’Awu » (2000) qui lui vaut une reconnaissance bien au-delà de l’Afrique. Editée chez Gallimard, dans la prestigieuse collection Continents Noirs, elle reste une référence sur la question du veuvage dans notre société. Une tradition sur laquelle Justine Mintsa s’est toujours interrogée. « La protéger parce qu’elle participe à notre identité première, mais qu’il faut combattre si elle est un joug. » Les « Larmes de cendre » (2013) se nourrissent de la même conviction. La publication du « Protocole du mariage coutumier » (2003) va également dans ce sens. Coécrit avec son frère Grégory Ngbwa Mintsa, l’ouvrage participe à ce souci de préserver ici la tradition dans ce qu’elle porte de fondamental.
La défense du patrimoine et de la culture (1998-2014)
Justine Mintsa aura donc écrit sur la culture, l’aura enseignée, et défendue à tous les niveaux. Présidente de l’Union des écrivains (1997-2001), initiatrice de la Caravane littéraire, elle amène le livre dans les écoles du Gabon en visitant les établissements de toutes les provinces. Depuis 1998, Justine Mintsa est aussi vice-présidente de l’Association panafricaine Ecrivains. Outre la littérature, elle représente également l’Afrique centrale pour Africa 2009, un programme Unesco qui s’occupe du patrimoine culturel architectural en Afrique subsaharienne. (2001-2009). Auprès de cette même institution, Justine Mintsa sera membre du conseil d’administration du Fonds du patrimoine mondial africain, de 2008 à 2014.
Distinctions
Cette carrière bien remplie lui aura valu de multiples distinctions. Chevalier des Palmes académiques (France 2001), membre du haut conseil de la Francophonie (2004) Justine Mintsa sera faite chevalier de Légion d’Honneur (Paris 2008) et Personnalité gabonaise du Cinquantenaire des Indépendances Africaines (Paris 2010).
Entre son travail de conseiller auprès du Premier Ministre où elle s’occupe du « Développement des connaissances, sport, culture, jeunesse », son écriture, ses recherches et son engagement dans la défense du patrimoine et de la littérature, Justine Mintsa a ouvert un jour un livre, et ne l’a jamais refermé…
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