Il appartenait à cette classe d’enseignants dévoués, comme on en rencontre rarement de nos jours. Décédé le 3 mai 2020 au Centre hospitalo-universitaire de Libreville (CHUL), dans des conditions ayant ému plus d'un, Paulin Bitoughat repose désormais auprès des siens, à Oyem où il a été inhumé le week-end dernier.
C’est à cet enseignant émérite ayant formé plusieurs générations de cadres gabonais que l’Association des professeurs d’espagnol du Gabon dénommée "Hispanigab" vient de rendre un remarquable hommage. "Le Gabon vient de perdre un digne fils, la corporation perd un enseignant et le département d’espagnol, une référence", écrivent les membres de Hispanigab, dont la plupart ont été formés par celui qu’ils appellent avec révérence Maestro (Maître). Non sans signaler qu’ " un guide s’en est allé, au terme d’une vie professionnelle bien remplie et au parcours sans faute".
Paulin Bitougat, c’était d’abord un style vestimentaire des plus sobres, un timbre vocal relevé par un verbe haut, roulant comme nul autre pareil les "R" propres à cette langue espagnole - sa vocation - dont il était un des maîtres gabonais. Et ironie de l'histoire, Tio, comme l’appelaient affectueusement ses élèves, quitte la vie qu’il chérissait tant, un 3 mai. Curieuse coïncidence avec "El tres de mayo", titre d’un tableau de maître du peintre espagnol, Francisco de Goya, qu’il expliquait avec tant de passion dans ses classes.
Et "même si ton œuvre n’est pas accrochée sur les murs, tel le chef-d’œuvre d’un peintre, elle est présente partout dans la vie, à travers les élèves que tu as formés. Tu étais une vitrine pour nous jeunes générations, par conséquent tu resteras un musée", soulignent les membres de Hispanigab à propos de l’enseignant émérite qui a passé l’essentiel de sa longue carrière au lycée d’État-de l’Estuaire (actuel lycée Paul-Indjendjet-Gondjout).
Issa IBRAHIM
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