Même si l'incendie qui s'est déclaré à bord de la barge automotrice le DANA, affrétée par la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII), a pu être circonscrit plusieurs heures après son déclenchement, la cargaison a totalement brûlé. Ceci pose à nouveau le problème de la sécurité des moyens de transport naval pas toujours aux normes.
UNE barge automotrice, affrétée par la CNNII, a pris donc feu, il y a exactement une semaine (jeudi 15 septembre 2022) au large de Port-Gentil, la capitale économique du pays. Des pertes matérielles importantes ont été enregistrées et le ministère des Transports a décidé d'ouvrir une enquête pour faire toute la lumière sur ce sinistre. Cet incendie de la barge automotrice le DANA remet au goût du jour la question de la flotte navale et logistique de la CNNII qui, n'ayant plus ni navires, ni barges pour assurer une exploitation autonome de ses activités depuis plusieurs années, recourt à la location de navires et d'équipements logistiques.
Dans son lustre d’antan, elle a pu en même temps disposer de plusieurs bateaux rapides, bateaux lents mixtes fret et passagers et, même, de barges de transport de produits pétroliers. Pour la continuité de son exploitation, elle est obligée d'affréter à temps plein le Cassanga, un navire étranger. Lorsque ce dernier est indisponible, elle recourt à des affrètements au voyage qui sont plus coûteux que la location de longue durée et qui s’adressent à des navires souvent plus petits et dont la qualité et le niveau technique sont aléatoires. En attendant les conclusions de l'enquête, les différents experts maritimes sont à pied d’œuvre. On peut parier qu'à défaut d'être une fortune de mer, le sinistre pourrait résulter de défaillances humaines et techniques. Ledit incendie appelle à une mobilisation de moyens pour permettre à la CNNII d'être indépendante en ayant une flotte digne de ce nom.
Au regard du fort potentiel et du positionnement structurant de cet opérateur sur l’économie nationale, la continuité d’activité et le maintien de sa clientèle requièrent l’acquisition urgente de nouveaux bateaux et d’une logistique propre. À défaut d’un financement public, la CNNII, pour son équipement, pourrait se financer dans le secteur privé. La performance globale de l’entreprise ces dernières années, malgré l’utilisation de moyens d’exploitation de fortune, pourrait intéresser des banquiers ou des investisseurs privés qui vont toutefois se heurter à la mise aux normes d’un certain nombre de textes concernant la Compagnie, à la difficulté de production par la CNNII des garanties juridiques et financières suffisantes pour contracter une dette remboursable par le fruit de son exploitation.
J.O
Libreville/ Gabon