La vie et la mort, comme l'homme et son ombre, marchent ensemble. Mais la disparition d'un parent, d'un proche ou d'une connaissance est toujours un moment douloureux et d'accablement.
Tant plus jamais on reverra le disparu parmi les vivants. Après une longue vie bien remplie et c'est peu dire Antoine de Padoue Mboumbou Miyakou, un de nos derniers "Mohicans", a passé brutalement l'arme à gauche samedi dernier, 20 avril 2024.
Aussitôt, eu égard à la dimension qu'il incarnait, et de ce qu'il fut, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre. Suscitant ainsi, ici et là, tristesse et vive émotion.
Originaire de Ndindi, chef-lieu du département de la Haute-Banio, dans la province de la Nyanga, "YA Mboumbou" ou le "Doyen politique", comme aimaient à l'appeler les Nynois et bien des compatriotes, tire sa révérence à l'âge, de 87 ans.
Homme d'approche facile surtout lorsqu'il vous appréciait, Antoine de Padoue Mboumbou Miyakou était une "cône nationale" Le patriarche avait la répartie et le mot facile pour détendre. Des anecdotes le concernant, on en ramasse à la pelle.
Sur le plan politique, il était intraitable. Il savait tirer et redistribuer les cartes. Né des clans “Bayengui” et “Badumbi”, il aura eu un destin hors du commun.
De la petite marche, il a ensuite tutoyé les sommets: secrétaire d'État, ministre délégué, ministre, ministre d'État puis vice-premier ministre, pendant 25 ans sans discontinuer dans les gouvernements successifs du règne d'Omar Bongo Ondimba.
Puis président du Conseil économique et social (CES), et pour conclure, conseiller politique du président déchu, Ali Bongo Ondimba. Mais alors qu'il rejoint ses aïeux, seul le silence est grand. Et à jamais, nos regards le chercheront en vain.
Christian G. KOUIGA
Libreville/Gabon