AU vu du nombre de femmes s'étant déclarées à ce jour candidates à la prochaine élection présidentielle, un des enjeux de ce scrutin pourrait être le comportement de l'électorat féminin. Jamais, en effet, dans l'histoire politique récente de notre pays, on aura enregistré un aussi grand nombre de candidatures de Gabonaises désireuses d'accéder à la magistrature suprême. Après Victoire Lasseni Duboze, ancien membre du gouvernement et ancienne hiérarque du Parti démocratique gabonais (PDG), Marie-Sylvie Hervo Akendengué, ''citoyenne républicaine", membre de la société civile et ancienne journaliste, c'est Paulette Missambo, plusieurs fois ministre sous Omar Bongo Ondimba et actuelle leader de l'Union nationale (UN), qui a annoncé samedi dernier, à Oyem, son ambition de conquérir le pouvoir suprême.
Aux yeux de nombreux observateurs, un tel foisonnement traduit l'importance de la place qu'occupe la femme dans la société gabonaise. Une gent féminine qui, après la transition réussie de Rose Francine Rogombe à la tête de notre pays au lendemain de la disparition du président Omar Bongo Ondimba, a sans doute définitivement perdu toute forme de complexe vis-à-vis de la gent masculine. Aidée en cela par le sentiment diffus que les hommes politiques, tous bords confondus, seraient d'abord intéressés par la défense de leurs intérêts au détriment de ceux de la communauté. Comme qui dirait, les hommes font la politique avec la raison et les femmes, avec le cœur.
Les électrices pourraient-elles être tentées de faire prévaloir le genre lors du vote ? Pas si sûr. Tant le projet présidentiel des trois candidates semble se résumer à une seule et unique chose : leur volonté d'asseoir le changement à la tête du pays, quand bien même les candidatures de Victoire Lasseni Duboze et Marie-Sylvie Hervo Akendengué peuvent paraître, il faut le reconnaître, anecdotiques, car ne disposant pas d'appareils au service de leurs ambitions respectives.
Quoi qu'il en soit, l'annonce de l'ancienne élue de Mulundu s'ajoute à la flopée des candidatures à la présidentielle déjà déclarées dans l'opposition. Et c'est sans doute là que les vraies choses commencent pour elle.
J.KOMBILE MOUSSAVOU
Libreville/Gabon