LORS de son discours des vœux du Nouvel An à la Nation, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a décidé de la libération de 1 000 prisonniers à travers le pays. Une annonce accueillie avec beaucoup de joie par les associations de défense des Droits de l'Homme. Lesquelles n'ont de cesse de réclamer la libération des prisonniers, dont beaucoup ont dépassé les délais d'incarcération dans nos prisons. Rappelons que la grâce présidentielle, selon l'article 571 du Code de procédure pénal ne concerne que les personnes qui ont déjà été jugées. Donc celles qui ont été condamnées. Et les bénéficiaires sont prioritairement ceux ayant commis des délits mineurs. Même si le même article précise que le président de la République peut gracier qui il veut, quelle que soit l’infraction commise. Dans ce cas, des mesures sont prises en interne pour en définir les critères.
Selon un communiqué du ministère de la Justice parvenu à notre Rédaction, l’article 23 de la Constitution permet au président de la République de dispenser une personne condamnée de l’exécution de la totalité ou partie de sa peine. Du reste, la traduction dans les faits de cette décision devra dépendre d'un décret pris par le numéro un gabonais en conformité avec les dispositions des articles 571 à 574 du Code de procédure pénale. Et le ministère de relever que : "Ce décret précise ainsi les conditions d’octroi de la mesure de grâce principalement le fait pour le condamné de n’avoir subi aucune sanction disciplinaire durant sa détention". Non sans indiquer la mise en place d'une commission comprenant les personnels de la Sécurité pénitentiaire et les magistrats du parquet. Objectif : examiner les dossiers des condamnés et arrêter la liste des bénéficiaires. Pour le président de "SOS prisonniers" par ailleurs député à l'Assemblée nationale de la Transition, Lionel Ella Engonga, "le président vient de poser un acte républicain. Il s'agit de 1 000 prisonniers.
Notons que la population carcérale au Gabon, notamment à la prison centrale de Libreville, c'est plus des deux tiers des prisonniers qui sont en attente de jugement. Beaucoup sont en situation irrégulière. En tant que défenseur des droits humains, notamment en ce qui concerne les personnes incarcérées, nous avons à plusieurs reprises interpellé les autorités compétentes sur la surpopulation carcérale. La décision du président de libérer 1 000 prisonniers arrive à point nommé. C'est un grand soulagement et cela va permettre de désengorger la population carcérale. C'est une décision hautement salutaire que le président Brice Clotaire Oligui Nguema a prise. Nous l'en remercions très sincèrement."
Abel EYEGHE EKORE
Libreville/Gabon