Depuis plus de deux jours, les Librevillois peinent à se déplacer librement d'un point à un autre de la ville. Et pour cause, la pénurie de taxi due à l'opération d'arraisonnement des véhicules lancée par les autorités municipales lundi dernier. Conséquence : de nombreux attroupements des usagers à différents points d'attente de taxis de la capitale.
Cette nouvelle crise dont les responsables de l'hôtel de ville de Libreville sont les auteurs, constitue un potentiel facteur de propagation du nouveau coronavirus (Covid-19) au sein de la population, du fait des attroupements qu'elle occasionne. À preuve, lorsque se présente l'un des rares transports urbains encore en circulation (bus, véhicules clandos ou particuliers), c'est aussitôt la mêlée des usagers pour décrocher une place à l'intérieur du véhicule. Au diable les mesures barrières, notamment la distanciation physique. Chacun tenant coûte que coûte à se rendre à son lieu de travail.
C'est le même spectacle qui s'offre aux regards partout. Du coup, c'est la remise en cause de plusieurs mois de sensibilisation contre la pandémie des populations par les pouvoirs publics. D'aucuns se demandent alors ce qui justifie l'urgence d'une telle sortie de la mairie de Libreville dans un contexte de crise sanitaire secouant tous les secteurs de l'économie du pays, notamment celui des transports qui paie jusque-là un lourd tribut à cette pandémie. Avec, entre autres, la réduction du temps de travail et du nombre de passagers, causant ainsi une chute drastique de recettes des transporteurs.
N'aurait-il pas mieux fallu à la municipalité de trouver un mécanisme plus souple d'immobilisation des taxis pour la numérotation, de façon à ce que tout le parc du transport urbain – les taxis notamment – ne soit pas ainsi paralysé ? En tout cas, c'est là une crise (inutile) dont se seraient bien passés les Librevillois en ce moment.
Sveltana NTSAME NDONG
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