Un diagnostic fait par le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricole (Coraf) montre que la pandémie de coronavirus a impacté les marchés et les prix des denrées alimentaires dans la région d'Afrique de l'Ouest et du centre.
Le directeur exécutif, Abdou Tenkouano, dresse ce bilan : "Les restrictions aux déplacements imposées et qui, aujourd’hui, ont été majoritairement levées pour la plupart des pays, ne concernaient pas le transport des denrées alimentaires et des produits de première nécessité. Toutefois, les agriculteurs ont eu des difficultés, de mars à juillet 2020, à avoir accès aux différents marchés nationaux et transfrontaliers, afin d’écouler leur production. Les difficultés ont surtout été notoires pour les produits hautement périssables que sont les fruits et les produits maraîchers. La période de mars à juillet correspondant à la période pendant laquelle certains marchés étaient fermés, et les mesures de restriction adoptées très strictes. "
Au Cameroun par exemple, les producteurs de tomate, habitués à écouler leur production aussi bien sur le marché local que dans les autres pays de la sous-région, se sont retrouvés avec des surplus de production ne pouvant être absorbés par les consommateurs locaux et, pour certains, laissés à l’abandon dans les champs. En effet, les difficultés à traverser les frontières ont rendu pratiquement impossible l’acheminement des produits maraîchers vers les pays voisins que sont le Gabon, le Congo et la Guinée Equatoriale.
De plus, les transporteurs routiers ont vu une augmentation des tracasseries policières et douanières s’accompagnant du paiement des taxes informelles, augmentant, par conséquent, les frais de transport des denrées. Et par voie de conséquence, le prix d’achat des denrées alimentaires chez le consommateur.
Jean MADOUMA
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