LA famille de feu N.N.B alias Matungu a organisé une veillée mortuaire avec un corps qui n'était malheureusement pas celui de leur défunt parent. Celui-ci a été sorti par inadvertance à la place d'un autre à la maison des pompes funèbres Casep-Ga de Mouila, le chef-lieu de la province de la Ngounié.
En effet, l'homme de 80 ans est décédé le 19 juin dernier et son corps a été placé à Casep-Ga. Et c'est le 9 juillet dernier que ses parents ont décidé la sortie de sa dépouille, avant que celle-ci ne prenne la direction de Moabi, le chef-lieu du département de Douigny, sa ville natale, dans la province de la Nyanga. L'émotion était donc à son comble lorsque le cortège funèbre est arrivé au quartier Mughuna, flanqué de la photo de l'infortuné. Autour du cercueil, les parents, amis et connaissances en sanglots. La maison mortuaire a même refusé du monde. Mais contre toute attente, en ouvrant la bière, les membres de la famille vont se rendre compte de ce qu'il ne s'agit pas du vieux Matungu. Silence de cathédrale de l'assemblée.
Qu'à cela ne tienne, la veillée se poursuit quand même jusqu'au petit matin, où la dépouille de l'inconnu va reprendre la route de Mouila. Sauf qu'une fois à la maison de pompes funèbres, le corps de Matungu demeure introuvable. Une autre famille l'aurait-elle récupéré également par mégarde ? Alors que les autorités judiciaires de la Ngounié avaient été saisies afin qu'une enquête soit ouverte pour faire la lumière sur cette affaire, la dépouille de l'octogénaire a fini par être retrouvée, puis immédiatement acheminée vers Moabi et inhumée dans la foulée.
Reste que cette méprise et l'imbroglio qu'elle a créés ont alimenté les conversations dans le chef-lieu du département de la Douigny. Certains membres de la famille se souvenant, par exemple, des dernières volontés du défunt, notamment éviter que son corps séjourne dans une maison de pompes funèbres. D'autres sources croient même savoir que de son vivant, le vieillard n'aurait pas souhaité que certains de ses proches prennent part à ses obsèques. D'autant que ce dernier aurait été traité de sorcier et abandonné à son triste sort pendant plusieurs années.
IMM
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