Ce sont au moins cinq jeunes filles qui auraient été la proie de Jean-Yves Boussougou de l'église du réveil "Jésus-Christ Espérance des Nations" (JCEN). Ce dernier devrait être présenté à la justice ce mercredi. JEAN-YVES Boussougou, pasteur de l’église du réveil "Jésus-Christ Espérance des Nations" (JCEN), sise à Owendo Alénakiri, est aux arrêts depuis lundi dernier pour des faits de viols répétés sur mineures de moins de 18 ans.
Officiellement, il aurait abusé de cinq gamines, toutes fidèles de son église. C'est depuis 2015 que "l'homme de Dieu" s'adonnerait à cette pratique au sein de son ministère. Pour se dédouaner, le pasteur assure que " les victimes étaient tout simplement tombées sous son charme ". Jean-Yves Boussougou est marié depuis 2010 et père de six enfants. Il est laborantin à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Son église "Jésus-Christ Espérance des Nations" (JCEN) a été créée en 2008. Il aurait été consacré pasteur en 2011. Cet homme à l'apparence plutôt jovial et respectueux ne semble pas l’être dans le fond, comme en témoigne M.F, fidèle de première heure de l'église JCEN, dont il est le fondateur, et parent de deux victimes du pasteur. Mais cette femme se dit être déçue en apprenant toutes les choses ignobles que cet homme "de Dieu" aurait pratiquées sur ses deux enfants, mais aussi sur plusieurs autres.
En effet, l'affaire a éclaté via une sœur de deux victimes. Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, en début de cette semaine, la jeune femme, outrée, adresse son message public pour condamner les actes de viol du pasteur Jean-Yves Boussougou sur les mineurs de l’église JCEN. Appelant par la même occasion toutes les victimes et les parents de ces derniers, qui ont peur ou honte, à se prononcer pour dénoncer cet homme qu'elle qualifie de monstre et faux pasteur. Cherchant à comprendre l’histoire, nous sommes entrés en contact avec un membre de la famille des deux victimes, rencontrée à Owendo.
Dame M.F, fidèle de la première heure de cette église, mère et grand-mère de deux victimes du pasteur, explique, la voix étreinte par l'émotion : " Ce monsieur vient de me mettre un coup de poignard dans le dos. Je l'ai toujours considéré comme mon premier fils en lui ouvrant grandement les portes de chez moi. Je me suis pleinement investie dans son mariage. Sans oublier que c'est moi qui m'occupe de sa femme lorsqu'elle accouche. Aujourd'hui c'est ainsi qu'il me remercie en couchant depuis 2015 avec ma petite-fille âgée à l’époque de 13 ans et ma dernière fille âgée de 15 ans. En plus de cela, il filmait les scènes au moment des actes en les montrant aux enfants. C'est ignoble et monstrueux ce qu'il a fait ! "
Un autre témoin, ex-fidèle de JCEN, habitant non loin de l'église, avec qui nous avons échangé, a laissé entendre que les victimes seraient plus nombreuses que cela. " Parmi elles, il y aurait même des jeunes garçons. Confiant que certains fidèles de l'église étaient informés des pratiques du pasteur, mais ont demandé aux victimes d'observer la loi de l'omerta pour éviter de souiller l'image de leur berger et de leur église. Seules quelques filles ont eu le courage de témoigner en précisant que le pasteur les violait dans son bureau, situé à l'arrière de l’église. Les autres et leurs parents ont plutôt honte et peur ", confie ce témoin.
Qui ajoute que beaucoup de personnes au sein de cette Assemblée savent ce qu'il s'y passe depuis des années sans pour autant briser le silence. Pour l'heure, le pasteur Jean-Yves Boussougou se trouve en garde à vue au service des mœurs de la Police judiciaire (PJ). Il devrait être déféré devant le parquet ce mercredi.
Abel EYEGHE EKORE
Libreville/Gabon