Face à l'épidémie déclarée, il y a quelques jours, en Guinée équatoriale - pays frontalier avec le Gabon -, le ministre de la Santé, Guy-Patrick Obiang Ndong, accompagné du Représentant-résident de l'OMS, Dr Magaran Manzon Bagayoko, a décliné hier devant le Premier ministre, Alain-Claude Billie-By-Nze, le contenu d'un programme préventif alliant, entre autres, sensibilisation, renforcement des moyens de protection et restrictions des déplacements des populations.
HAUTEMENT infectieuse, la fièvre hémorragique de Marburg fait, depuis le 8 février dernier (date à laquelle l'alerte a été donnée dans ce pays frère frontalier avec le Gabon), des victimes en Guinée équatoriale. Lundi, les autorités politiques de cette nation sœur l'a déclarée comme épidémie sur son sol en prenant toutes les dispositions nécessaires. Neuf personnes y ayant déjà laissé leur vie, et 16 autres manifestent des symptômes depuis peu. Ne pouvant rester indifférent et surtout sans vigilance face à cette grande menace au bien-être collectif, le Gabon met en place son dispositif de prévention.
C'est au sujet de son contenu et de son mode opératoire que le ministre de la Santé, Guy-Patrick Obiang Ndong, accompagné du Représentant-résident de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Magaran Manzon Bagayoko, s'est entretenu hier matin, avec le Premier ministre, Alain-Claude Billie-By-Nze. "Par principe de précaution, nous devons faire en sorte qu’il n’y ait pas cette migration de contamination au sein de notre pays.
Le Premier ministre nous a instruits de nous rendre, dans les meilleurs délais, dans la province du Woleu-Ntem pour travailler avec les équipes locales, renforcer le dispositif sanitaire, développer des messages de sensibilisation auprès des communautés, etc.", a expliqué le ministre de la Santé. Pour le membre du gouvernement, il est important, à présent, de sensibiliser les populations sur la consommation des aliments en provenance de la forêt.
Compte tenu du fait que la fièvre hémorragique de Marburg - qui appartient à la même famille que la maladie à virus Ebola -, est transmise à l'être humain par les chauves-souris, qui se nourrissent de fruits, graines et de pollen de fleurs.
"Il faudra également faire un rappel sur les mesures d’hygiène. Nous allons aussi voir avec les autorités locales comment restreindre les déplacements des populations au niveau des frontières dans cette situation d’épidémie de Marburg", a ajouté Guy-Patrick Obiang Ndong. Pour sa part, l'OMS se montre disposée à accompagner le Gabon dans cette tâche. Il s'agira notamment pour l'organisme onusien de soutenir notre pays dans le renforcement de la surveillance épidémiologique en mettant à sa disposition des experts, équipements de protection personnelle, etc., afin de lutter contre la désinformation, d'assurer la formation du personnel de santé, de prévenir et de lutter contre les infections au niveau des formations sanitaires.
"L’OMS a aidé la Guinée équatoriale à faire le diagnostic et le dépistage à travers les réseaux de laboratoires. Elle continuera en aidant le Gabon à tracer les contacts, à détecter les cas, à assurer une bonne prise en charge", a assuré Dr Magaran Manzon Bagayoko. Cette maladie meurtrière, avec un taux de létalité entre 24 % et 88 %, se manifeste par une forte fièvre, des céphalées, des symptômes gastro-intestinaux, une hémorragie, un choc et une défaillance multiviscérale. Bien qu'il n'existe pas de vaccins ou de traitements antiviraux approuvés, la réhydratation par voie orale ou intraveineuse et le traitement des symptômes spécifiques amélioreraient le taux de survie des patients malades.
Frédéric Serge LONG
Libreville/Gabon