NOËL Mougoula et ses hommes sont assurément entrés dans l'histoire. Ils ont le mérite d'avoir immédiatement fait demi-tour après avoir reçu les signaux de détresse du "Esther Miracle". Aux commandes de son bateau "Céleste" de la compagnie Peschaud, le commandant Mougoula et son équipage ont porté secours aux naufragés sauvant ainsi plus d'une centaine de vies. Hier 16 mars 2023, ils allaient reprendre la mer. Mais avant, ils sont venus sur le site du Port-Môle les mains pleines de victuailles pour soutenir les familles et rendre hommage aux disparus. Ils ont été accueillis comme les héros qu'ils sont finalement, avec des vivats et des hourras.
Pendant ce temps, rien à voir avec la guerre des chiffres. Mais la liste des recherchés du naufrage de l’Esther Miracle s’est allongée d’un nom. Une certaine Émilia Ngum épouse Eloh, Camerounaise, a été rajoutée sur le panneau qui répertorie les parents disparus dans le naufrage du Esther Miracle. Ce qui porte à 35 les personnes dont on est sans nouvelles. Pourquoi seulement maintenant ? Où étaient-ils pendant tout ce temps ? "Il y a des personnes qui ne se manifestaient pas. Mais quand ils ont vu la mobilisation et l’intérêt, ils se sont résolus à venir inscrire le nom de leur parent", explique Jeef Bantsantsa, porte-parole des familles.
Maintenant que certains ont tissé un certain lien avec le Port-Môle, que d'aucuns y ont désormais leurs habitudes, que le deuil national décrété par le chef de l'État a pris fin, que va devenir ce lieu de recueillement ? Pour l'heure, la position des familles reste la même : "Nous étions là avant leurs tentes et nous resterons là sans elles jusqu'au retour de tous les nôtres." Voilà qui a le mérite d'être clair ! Mais pour qui ?
Line R. ALOMO
Libreville/Gabon
rudy.hombenet
