DEUX semaines après avoir été adoptée par la deuxième Chambre du Parlement (le Sénat), la loi portant statut de l'artiste et des acteurs culturels en République gabonaise était débattue, hier, à la première Chambre (l'Assemblée nationale). C'est le ministre en charge de la Culture et des Arts, Max Samuel Oboumadjogo, qui s'est personnellement chargé de défendre ce dossier face aux députés, comme il y a 14 jours devant les sénateurs. "L’artiste vit-il bien au Gabon ? Avez-vous le sentiment qu’une fois le rideau de sa célébrité folklorique baissé, il est véritablement heureux de sa condition ?", leur a-t-il posé comme question.
Prenant l'exemple de notre hymne national "La Concorde", composé par Georges Damas Aleka, de la beauté de ses vers ainsi que de la cadence qui rythme son exécution à chaque circonstance, le ministre de la Culture et des Arts a dit éprouver de l'admiration pour toutes ces personnes qui, à une certaine époque, avaient tellement senti le Gabon vibrer en eux. Débordant ainsi nos petites querelles politiciennes, ethniques ou tribales. "Comme vous et moi, les acteurs culturels veulent prendre part à la vie du pays et s’y sentir utiles. Utiles pour eux-mêmes certes, utiles pour leurs familles également, utiles pour leur patrie, surtout (...) Nos artistes ne veulent plus être des citoyens entièrement à part, mais plutôt des citoyens à part entière", s'est-il adressé aux députés.
Nombreux à le soutenir à l'occasion de cette audition, les artistes et acteurs culturels voient en ce second examen de la loi, une véritable lueur d'espoir. "C'est un moment historique. La preuve que ce combat depuis de longues années est en voie d'achèvement", ont, par exemple, confié Mathass Mouity et Farhyx Demoussa du groupe Communauté black.
Frédéric Serge LONG
Libreville/Gabon