Après des échecs répétés de production à grande échelle par des acteurs privés et les expérimentations sans succès de la Sotrader (Graine), le gouvernement va t-il trouver enfin la bonne méthode pour pallier l’incontournable farine de blé ?
CRISE en Ukraine, cycle tous les quatre ans d’augmentation des cours mondiaux des matières premières, conséquences du réchauffement climatique : les raisons d’une flambée récurrente des cours mondiaux des matières premières imposent aux Etats d’explorer des voies de substitution de la farine de blé pour d’autres formes de farine, moins chères pour produire le pain. Le Gabon est plus que concerné.
En effet, cette denrée est incontournable pour de nombreux ménages. Seulement, l’augmentation progressive du prix de la farine de blé crée une entorse au statu quo. La subvention annuelle de 7 milliards de francs accordée par le gouvernement aux deux principaux meuniers n’est en effet plus suffisante pour stabiliser sur le long terme les prix du sac de farine et, partant, l’industrie en aval de la boulangerie et de la pâtisserie, etc. C’est pourquoi le gouvernement explore aujourd’hui l’idée de produire du pain à base de farine de manioc. Un défi qui n’est pas impossible, à l’instar du Brésil qui produit du pain et des pâtisseries à base de manioc (Lire par ailleurs). C’est le sens qu’il faut donner à la visite, dernièrement à Bangkok, du ministre gabonais du Commerce et des PME/PMI, Yves-Fernand Manfoumbi.
L’aliment est une denrée produite au Gabon et l’écosystème agricole est favorable à sa culture. Pour rappel, la Société nationale de développement des cultures industrielles (Sonadeci) et la Société africaine de production agricole (Sapa), propriété de l’ancien baron du régime Jean-Pierre Leboumba-Lepandou, avaient tenté la production de la farine de manioc. Ce projet de production de farine de manioc avait été aussi expérimenté par la Coopak, la coopérative de Kabanga. Seulement, le Gabon, qui a tenté plusieurs expériences de production à grande échelle de farine manioc, devrait renforcer et rendre plus pragmatique sa stratégie. Le pays aura donc besoin d’importantes quantités de farine de manioc pour remplacer les 85 000 tonnes de farine produites par la Smag. Les échecs des plantations de Léconi – qui visaient la production industrielle de l’amidon – ont échoué. Les expérimentations de la production à grande échelle de manioc, dans le cadre du projet Graine, n’ont pas été pérennes.
Par Innocent M’BADOUMA
Libreville/Gabon