Eau et électricité : des factures de plus en plus salées

Eau et électricité : des factures de plus en plus salées

La Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG) a mis en place, depuis le début de l’année, un ambitieux plan de développement de plusieurs milliards de francs, afin de mettre un terme aux nombreuses plaintes quotidiennes de ses clients et rétablir la confiance perdue auprès de ces derniers.

Mais pendant que la société monopolistique est en train de déployer ce programme d'investissement colossal, il se pose un autre problème. Et pas des moindres. À savoir, la multiplication des cas de surfacturation. Au regard de ce que plusieurs ménages ne se reconnaissent plus dans les factures d'eau et d'électricité qui leur sont délivrées. Aussi bien par les gestionnaires en présentiel que par les différents modes de paiement électronique, Mobicash et Airtel money, entre autres, mis à leur service.

L'un des nombreux usagers dépités a ainsi saisi par écrit le chef d'agence de La Peyrie, dans le but d'exposer la situation ubuesque qu'il vit en termes d'acquittement des fournitures en eau. Ce courrier a été réceptionné par le service compétent, le 16 novembre 2020. En effet, cela fait deux ans que le client en question, qui réside à Owendo, paie ses factures via Mobicash. Sauf que celles des mois d'août (45 025 francs), septembre (99 245 francs) et octobre (84 645 francs) présentent d'énormes majorations. D'autant que depuis que cette famille a commencé à louer, ses factures ont toujours oscillé entre 2 000 francs et 12 000 francs. "Je n'ai jamais excédé les 12 000 francs de consommation. D'où sortent donc ces factures ?", s'interroge ce client, qui n'a toujours reçu aucune réponse de la part de la SEEG.

"Le service concerné m'a demandé d'attendre jusqu'au 8 décembre. Et si je n'ai aucune réaction ce jour-là, les agents m'ont conseillé de les relancer", confie l'usager.

Une famille établie à Sotega a vu ses factures d'eau aller crescendo de 2017 jusqu'à 2020. Si en intégrant le logement, il s'acquittait d'ordinaire de petits montants tournant autour de 4 000 francs, l'usager s'est progressivement retrouvé avec des facturations mirobolantes de 170 000 francs à 1,9 million de francs à ce jour. D'où le contentieux qui l'oppose actuellement à la société distributrice de l'eau. Une situation qui contraint d'ailleurs la maisonnée à déménager.

Un autre résident d'Owendo dont les factures n'ont jamais dépassé la barre des 6 000 francs, a constaté une variation inquiétante, depuis l'opération de réidentification de son compteur d'eau en novembre dernier. À la suite d'une inversion de numéros avec un autre foyer pour lequel il réglait la note depuis longtemps. En effet, le solde dû par ce dernier au 03-12-2 020 s'élevait curieusement à 29 524 francs. Soit 36 jours de consommation.

Le plus curieux est que les victimes – car il s'agit bien de victimes – habitent toutes dans des zones frappées de stress hydrique. Et ces familles passent parfois des jours, voire des semaines, sans une goutte d'eau au robinet. Est-ce à dire que l'air qui leur serait facturé expliquerait cette situation ?

Relativement au volet électricité, ces dernières années, la baisse considérable du nombre de kWh vendus et l'augmentation de la TVA n'échappent à aucun client de la SEEG. En effet, comment comprendre qu'avec 10 000 francs, c'est désormais 68 unités que l'usager reçoit. Alors que dans un passé récent, il avait droit à 74 unités pour certains, et 84 pour d'autres, selon la puissance du compteur. Et un usager de déplorer : "Toutes ces variations plombent véritablement notre portefeuille. Dernièrement, j'ai acheté du crédit Edan pour 30 000 francs. Mais c'est une consommation de 23 933 francs à laquelle j'ai eu droit. Soit 203,9 unités."



Styve Claudel ONDO MINKO



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