LE corps en état de putréfaction avancé de Guy-Martial Nzambé, un orpailleur gabonais de 36 ans, a été retrouvé, il y a une semaine, à Ekembelé, un hameau du département de l’Ogoulou, à une cinquantaine de kilomètres de Mimongo, dans la province de la Ngounié. La victime gisait à un jet de pierre des habitations, à environ 500 mètres de son domicile. Son fusil à ses côté, le crâne éclaté par des plombs. Selon une source proche du dossier, quelques jours auparavant, Guy-Martial Nzambé aurait rallié Mouila pour rendre visite à sa petite famille. Mais pour des raisons inavouées, il n’aurait pas signalé sa présence à sa compagne, jusqu’au lever du jour. Préférant s’allonger sur le seuil de la maison, puant l'alcool, explique la dulcinée.
Une attitude pour le moins étrange pour la dame. Au point de déclarer à sa belle-famille : " Mon mari était dans une posture étrange. Ses yeux étaient rouges et sortis de leur orbite. " Après s’être, malgré tout, occupé de la maisonnée, l'orpailleur serait reparti à Ekémbélé. Là-bas, contre toute attente, il aurait sollicité de ses proches une petite aide financière allant de 5 000 francs à 100 francs. Sans succès. Face à ce refus, Guy-Martial Nzambé se serait mis devant la porte de sa maison, en confessant qu'il était foutu. D'où le grand étonnement des villageois, fait savoir un témoin.
Et la même source de poursuivre : " Il ne s'est pas arrêté là. Il est allé prendre un bain à la rivière et s'est bien vêtu. Avant de prendre ses affaires et de signaler qu'il se met en route pour le campement ". Sauf que l'homme ne serait pas arrivé à destination. Sa dépouille ayant été retrouvée, quatre jours plus tard, non loin du village. Chose curieuse, cette nuit-là, personne n'aurait entendu la détonation du fusil. Même si, indique-t-on, il y avait une averse. L'orpailleur a été inhumé le même jour. Mais pour les nécessités d'enquête, son père et quelques proches ont été placés en garde à vue à la brigade de gendarmerie de Mimongo. Une situation qui donne lieu à des spéculations dans le département de l’Ogoulou.
F.N
Mouila/Gabon