Les agents de la Direction générale des recherches (DGR) viennent de démanteler un vaste réseau de trafic de cocaïne à l'ancienne Gare-routière de Libreville. Un réseau dont le chef de file est un certain Henry Master, de nationalité nigériane. Lequel profitait de son activité de vente de pièces détachées de véhicules pour importer de la drogue depuis son pays d'origine. C'EST environ une douzaine de personnes qui ont été interpellées, en début de semaine pour trafic de drogue, par les agents de la Direction générale des Recherches (DGR), à l'ancienne Gare-routière de Libreville.
Des sources proches du dossier, le chef de file de ce trafic serait un ressortissant nigérian nommé Henry Master et exerçant comme vendeur de pièces détachées de véhicules depuis plusieurs années à Libreville. Or, derrière cette activité légale, l'homme a développé un trafic prospère de cocaïne à grande échelle. Henry Master aurait d'ailleurs reconnu les faits à lui reprochés. Selon son récit détaillé, la cocaïne arrive au Gabon grâce à ses réseaux au Nigeria où il passe des commandes. Une fois que le produit est disponible, il lance par la suite une commande de pièces détachées. " Le prix de la commande des pièces détachées peut être supérieur où égal à 1 million ", a-t-il fait savoir. Quand la commande est faite, le réseau nigérian dissimule alors de la drogue dans les pièces de voitures et les embarque dans un bateau pour le Gabon où il a le temps de la réceptionner en toute quiétude, a-t-il fait savoir.
Une fois réceptionnée, le dealer présumé se met ensuite en réseau avec ses frères installés au Gabon. Tout se passe dans un laboratoire de fortune situé dans une maison, au quartier La Sorbonne. Là-bas, le dealer et ses compatriotes procèdent au conditionnement de la drogue dure. Ce sont des centaines de sachets qui sont alors attachés avant d'être dispatchés. Après cette étape, certains éléments du réseau se chargent de commercialiser le "produit" dans les environs de l'ancienne Gare-routière. Quand d'autres, à l'instar de Touré, un taximan d’origine malienne, font de la livraison dans d'autres quartiers. Le prix du sachet varie entre 5 à 25 mille francs, voire plus, selon la quantité du produit, laisse entendre l'un des trafiquants. Hormis la cocaïne, Henry Master fait également venir d'autres stupéfiants, comme des plaquettes de tramadol et le chanvre indien, très prisé par la jeunesse gabonaise. Plusieurs consommateurs se rendent directement au laboratoire pour consommer sur place. D'autres s'en procurent à la boutique des pièces détachées du Nigérian, à l'ancienne Gare-routière de Libreville.
Au fait de toutes ces informations et après plusieurs jours d’enquête, les agents de la DGR ont effectué une descente sur le terrain. Surpenant ainsi plusieurs personnes en flagrant délit de possession de drogue dans le fameux laboratoire. Durant la perquisition des lieux, un nombre important de sachets de cocaïne a été découvert. La valeur marchande de ce produit, a fait savoir une source proche du dossier, serait estimée à un peu plus de cinq (5) millions de francs. Mercredi dernier, le groupe dealers a été présenté devant le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Libreville. Après avoir été entendus, ils ont été placés sous mandat de dépôt à la maison d'arrêt de Gros-Bouquet.
Abel EYEGHE EKORE
Libreville /Gabon