Forces de l'ordre empêchant les chrétiens catholiques d'accéder à leurs églises, paroissiens obligés de prier depuis les trottoirs, telles sont les scènes qui ont eu lieu à Libreville et plusieurs villes du pays.
Dans l'ensemble, chaque camp a campé hier sur ses positions. Les chrétiens catholiques se sont rendus en masse dans les différentes églises et le gouvernement leur a interdit l'accès en postant des forces de l'ordre devant ces lieux de culte.
Pour rappel, tout est parti d'une incompréhension, ont signifié des responsables religieux, entre les autorités catholiques et gouvernementales. L'archevêque de Libreville, Mgr Jean Patrick Iba-Bâ, avait annoncé, le 13 octobre passé, que les portes de la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption (Sainte Marie), Notre-Dame de la Nomba ou encore Notre-Dame du Rosaire de Mekambo seraient ouvertes le 25 octobre (une date qui correspond à la fête de la dédicace des églises consacrées, NDLR).
Peu de temps après, le 16 octobre, les pouvoirs publics ont décidé d'alléger les restrictions en cours jusque-là. Ainsi, ils ont annoncé que les lieux de culte pouvaient être ouverts à partir du 30 octobre seulement avec juste 30 fidèles et une heure de rassemblement public par semaine, la présentation de tests Covid-19 avant d'y pénétrer, etc. Une ouverture jugée de toute évidence insatisfaisante. Aussi, à Libreville, comme dans plusieurs villes du pays, les autorités catholiques ont-elles maintenu la date du 25 octobre pour renouer avec le culte.
En dépit de la tension suscitée par les deux positions, ce dimanche a été relativement calme. Les policiers ont interdit l'entrée des églises et les chrétiens sont restés à bonne distance, se contentant de prier à quelques mètres de là. En effet, les responsables catholiques avaient passé les derniers jours à expliquer qu'ils n'avaient aucune intention d'engager un bras de fer avec le gouvernement, et qu'ils avaient juste l'intention de respecter et célébrer une date importante pour l'Eglise.
Si dans l'ensemble, policiers et croyants sont restés dans un face-à-face pacifique, à Oyem la tension est montée d'un cran. Notamment devant la cathédrale Saint-Charles-Lwanga de la ville. Les forces de police déployées devant chaque entrée des églises catholiques d'Oyem ont empêché les fidèles, les prêtres et leur évêque, Mgr Jean-Vincent Ondo Eyéne, de franchir le parvis de leur lieu de prière.
Les nombreux chrétiens et leurs chefs religieux qui ont tenté de braver l’interdiction décidée par le gouvernement pour des raisons de crise sanitaire due à la pandémie de coronavirus ont été stoppés net dans leur procession par les policiers. A la suite de plusieurs sommations infructueuses, les forces de l’ordre ont tenté de disperser les chrétiens et les responsables religieux en usant de bombes lacrymogènes. En vain !
Serge A. MOUSSADJI & E. EBANG MVE
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