Ivre de colère, une centaine de femmes (commerçantes, agricultrice, etc) a bloqué hier l'accès au pont qui traverse la Ngounié. Cette impossibilité, pour les véhicules et les usagers, de passer entre les deux rives a impacté la campagne électorale en cours. Elles voulaient attirer l'attention de l'opinion sur leur difficulté à recevoir les indemnités inhérentes au Programme d’aide aux Activités génératrices de revenus (AGR) des Gabonais économiquement faibles (GEF) ou au règlement du conflit homme-faune. "On nous fait tourner en bourrique. Ce mercredi, ce sont 30 femmes qui ont pu percevoir quelque chose.
Aujourd'hui (soit la journée de jeudi, ndlr), ce sont seulement 15 personnes qui ont été reçues. On nous fait balader entre le gouvernorat, la mairie et le Trésor public. Ce n'est pas normal, alors que le président de la République avait annoncé le décaissement des montants nécessaires. Sur plus de 250 femmes qui sont concernées, seules 45 ont été indemnisées, ce qui n'est pas normal. En bloquant ce pont, peut être que les autorités de la province vont se décider à réagir", a expliqué l'une d'entre elles. Ce sit-in a empêché les voitures de certains candidats de rejoindre les lieux de meeting.
Ainsi, arrivé aux alentours de 15 heures, Biendi Maganga Moussavou, qui se présente aux législatives pour le compte du PDG, est apparu au milieu des manifestantes. Pour tenter de les convaincre de libérer le pont et de trouver une issue à la crise. "Nous ne bougeons pas. Nous voulons l'argent qui nous est dû", lui ont-elles signifié. Souhaitant que l'argent soit à disposition du gouvernorat. Il n'aurait pas souhaité meilleur baptême de feu. Les manifestantes ont averti que leur désarroi pourrait impacter les élections générales de samedi. Ce blocus du pont a été compris par les badauds. Jusqu'en début de soirée, aucune solution n'a été trouvée.
S.A.M.
Mouila/Gabon