Comment faire face au ralentissement de l’économie nationale dû à la seconde vague de la pandémie de Covid-19 ? Dans cet entretien exclusif, la ministre de l’Économie et de la Relance, Nicole Janine Lydie Roboty-Mbou, explique la stratégie du gouvernement.
L’Union : La seconde vague de contaminations au Covid-19 bouleverse le Plan de relance économique avec des mesures qui réduisent la productivité des entreprises et les recettes fiscales de l’État. Les hypothèses de croissance contenues dans la Loi de finances 2 021 sont-elles encore valables ?
Nicole Janine Lydie Roboty-Mbou : En effet, vous avez raison de souligner le caractère perturbateur de la pandémie sur la mise en œuvre harmonieuse de notre stratégie de relance. Le gouvernement a conçu le plan d’accélération de la transformation (PAT) de notre économie en pariant, comme toutes les autres nations, sur une reprise économique au plan international à partir de 2021, soit une hausse du PIB mondial projeté à 5,5 % après -3,5 % en 2020 selon les dernières prévisions du FMI. Mais comme on le voit, les taux de contaminations restent élevés dans de nombreux pays occidentaux, ce qui constitue un risque pour la demande mondiale.
Au plan national, après une année 2020 assez difficile avec un PIB qui a reculé de près de -1,8 %, nous projetions une hausse de l’activité économique de 2,6 % en 2 021. Mais je dois reconnaître qu’à la lumière de la seconde vague de contaminations et compte tenu des mesures que nous avons jugé bon de prendre pour limiter la propagation du virus, un certain nombre de branches d’activité vont voir leur reprise retardée, avec des risques de nouvelles pertes d’emplois et de revenus. Tout cela devrait se traduire par une révision des principales hypothèses retenues dans la loi de finances initiale 2021, notamment une croissance du PIB réel qui pourrait être inférieure à 2 %.
Mais malgré tout cela, nous restons optimistes sur la mise en œuvre de l’essentiel de notre stratégie de relance, dans la mesure où elle est assise sur des projets dont les acteurs sont connus et les modalités de financement déjà déterminées. Il nous suffira surtout d’imprimer de la rigueur dans le suivi de ces projets et réformes. C’est pour garantir cette efficacité que Son Excellence M. le président de la République, chef de l’État, a mis en place un Conseil national du Plan d’accélération de transformation et que Madame le Premier ministre a récemment désigné des responsables de projets.
Propos recueillis par Maxime Serge MIHINDOU
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